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Je voudrais d'abord parler de civilisations. Je vais essayer de le faire sans soulever de remous Nous ne sommes évidemment pas en Afghanistan pour mener une guerre de civilisations ; mais sommes-nous sûrs que ce n'est pas ainsi qu'une partie de la population afghane perçoit la situation ? Le succès politique des talibans dans la population n'est-il pas fondé sur le sentiment d'une guerre de civilisations, menée par une armée d'occupation occidentale ? Peut-être devrions-nous en prendre conscience. À l'origine de notre engagement,...
Je voudrais d'abord parler de civilisations. Je vais essayer de le faire sans soulever de remous Nous ne sommes évidemment pas en Afghanistan pour mener une guerre de civilisations ; mais sommes-nous sûrs que ce n'est pas ainsi qu'une partie de la population afghane perçoit la situation ? Le succès politique des talibans dans la population n'est-il pas fondé sur le sentiment d'une guerre de civilisations, menée par une armée d'occupation occidentale ? Peut-être devrions-nous en prendre conscience. A l'origine de notre engagement,...
La preuve n'est pas faite que le double jeu des autorités pakistanaises ait pris fin : leur action vise avant tout les talibans pakistanais et épargne les talibans afghans pour des considérations de « profondeur stratégique », qui pèsent encore sur le conflit. J'observe, par ailleurs, que tout le monde parle avec les talibans, y compris les Américains, les Britanniques et le gouvernement afghan. J'aurais aimé que vous nous en disiez davantage au sujet des centaines de milliers d'Afghans réfugiés dans des camps partout autour de l'Afghanistan, notamment en Iran. ...
Pardonnez-moi : nous parlons de l'Afghanistan,
et il y a un ministre il n'est pas au banc du Gouvernement aujourd'hui qui s'est permis de dire que l'on pouvait expulser ces jeunes Afghans parce que la sécurité régnait à Kaboul. Pourquoi un président des États-Unis envoie-t-il 30 000 hommes supplémentaires parce qu'il n'arrive pas à faire face ? Et la sécurité régnerait à Kaboul ? (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe SRC.) Un attentat a fait, hier, de très nombreuses victimes au centre de Kaboul. Et la sécurité y régnerait ?
Ce pays est en guerre. Je veux rendre hommage aux députés de la majorité UMP, comme Mme Hostalier, qui ont réclamé un moratoire sur l'exécution de cette décision. Je voudrais également rendre hommage aux initiatives de Sandrine Mazetier et du groupe socialiste, qui demande qu'une initiative parlementaire soit prise pour une protection temporaire de ces Afghans réfugiés chez nous, tenant compte du fait que ce pays est en guerre. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) Monsieur le ministre, ma deuxième pensée, à moi aussi, ira vers les soldats français qui sont en Afghanistan. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) Je le ferai avec le sens des responsabilités aussi, parce qu'ils y mènent un combat difficile, douloureux, dangereux.
Je suis l'élu de Tarbes ; deux régiments stationnés dans cette ville ont servi ces derniers mois en Afghanistan et ont payé un lourd tribut à ces combats. Nous nous sommes rencontrés, monsieur le ministre, lors de cérémonies bien tristes. Je sais le prix que les soldats et leurs familles paient pour cet engagement, et le lien entre l'armée et la nation, qui est un lien essentiel en République, mérite que la responsabilité des élus à l'égard des militaires ne soit pas affaire de politique policitienne ...
J'en viens à l'analyse concrète de la situation en Afghanistan. On peut employer le mot d'enlisement ou d'impasse.
...pelé, de la coalition internationale qui a renversé le régime taliban, ce régime barbare. Ce n'était pas une mince affaire et ce n'est pas un mince succès. Nous devons le saluer. Mais cela date de 2001. Depuis 2001, c'est l'enlisement, l'impasse, l'échec militaire, quoi qu'on en dise, puisque le président Obama considère qu'il faut changer de stratégie, parce que la sécurité n'est pas assurée en Afghanistan. L'échec politique avec une élection présidentielle faite de fraudes massives et d'absence de deuxième tour. L'échec moral avec cette corruption qui se répand tous azimuts et cette culture de pavot que l'on n'arrive pas à éradiquer. L'échec de l'aide civile, car nous savons tous que la communauté internationale fait des efforts considérables, par milliards de dollars ou d'euros, pour l'Afgha...
... peu trop outre-Atlantique. Je ferai trois observations. D'abord, il y a eu beaucoup de déclarations plutôt hasardeuses de notre président, qui disait un jour pendant la campagne des présidentielles, il n'était pas encore Président de la République : « Nos troupes n'ont pas vocation à rester », mais elles y restent. Ou qui disait, il y a six mois : « Nous n'enverrons pas un soldat de plus en Afghanistan ! » On verra ! Je voudrais surtout parler d'un camouflet, car la révision stratégique à laquelle nous venons d'assister, décidée unilatéralement par le président Obama, a-t-elle associé les responsables politiques et militaires français ? Vous le savez tous : non ! Alors que nous sommes rentrés, dans le commandement intégré de l'OTAN, il y a quelques mois, en disant : « Maintenant, nous aur...
...nt : alors que de Gaulle avait quitté le commandement intégré en 1966 parce qu'il n'avait pas pu obtenir, en huit ans, la moindre des garanties et qu'il prenait garde à ne pas être entraîné dans l'enlisement au Vietnam, aujourd'hui, c'est le président Sarkozy - il a sûrement obtenu, en quelques mois, toutes les garanties, mais nous n'en voyons pas la trace qui prend le risque d'un enlisement en Afghanistan. Au-delà de ce camouflet, il y a surtout des réactions à contre-temps. Car on peut dire ce que l'on veut du président Obama, ce que je sais, ce que nous pensons, c'est que le président Bush allait droit dans le mur. Et que le président Obama se pose aujourd'hui des questions, impulse des décisions stratégiques en cherchant une porte de sortie, une solution. De ce point de vue, c'est un prog...