Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de Wikipedia

Interventions sur "génocide" de Jean-Christophe Lagarde


10 interventions trouvées.

Il est impossible de traiter en deux minutes d'un sujet aussi vaste mais je souhaite vous livrer quelques réflexions que la discussion générale m'a inspirées. Il ne s'agit pas de délibérer sur l'existence ou non du génocide arménien : c'est chose faite depuis 2001. Il ne s'agit pas non plus de discuter d'une proposition de loi mémorielle puisque nous examinons une proposition de loi pénale, qui crée donc un délit nouveau dans le code pénal, un délit de négation non pas seulement du génocide arménien, même si c'est le premier que nous avons tous à l'esprit aujourd'hui, mais de tous les génocides. Je remercie les aut...

Mais le crime contre l'humanité, depuis le tribunal de Nuremberg, est un crime spécifique en droit pénal, imprescriptible, alors que le crime de guerre, lui, est prescriptible. (Applaudissements sur de nombreux bancs des groupes UMP et NC.) Le mélange des deux est à mes yeux une forme dangereuse de révisionnisme. La loi de la République française punit déjà la négation du génocide des Juifs pendant la seconde guerre mondiale auxquels je voudrais ajouter les Tziganes. Le présent texte recouvre, lui, l'ensemble des génocides. Et puisque le droit pénal considère la négation du génocide juif comme un crime, au nom de quoi aurions-nous le droit, chers collègues, de dire que ce n'est pas un crime de nier l'existence du génocide arménien ? (Applaudissements sur de nombreux banc...

Il est à la tête d'un grand pays ami et allié de la France, qui a notre respect et auquel nous n'entendons pas imposer nos lois lorsque nous avons des différences d'appréciation sur la façon dont fonctionne la société turque. Il est à la tête d'un grand peuple qui n'est pas responsable du génocide arménien ! À l'esprit de qui viendrait-il de considérer les Allemands de notre génération comme responsables de ce qui s'est passé pendant la seconde guerre mondiale ?

...r de réagir, afin que les gens qui nous écoutent ou nous liront sachent de quoi nous parlons. La proposition de loi n'a pas de finalité mémorielle c'était l'objet du texte de 2001 , elle précise simplement les sanctions pénales applicables à ceux qui contesteraient ou minimiseraient de façon outrancière, par un certain nombre de moyens de communication, l'existence d'un ou plusieurs crimes de génocide définis à l'article 211-1 du code pénal. Dès lors, monsieur Tardy et monsieur Glavany, je ne comprends pas votre position. Si l'on prolonge votre raisonnement, on est en droit de vous poser quelques questions. Pourquoi êtes-vous favorables à la pénalisation actuelle de la contestation du génocide juif ? Au nom de quoi allez-vous faire une différence avec le génocide arménien ? Pardonnez-moi, mai...

Le maire de Drancy que je suis peut le dire : lorsqu'on fait visiter les camps d'extermination à des groupes de jeunes et que ceux-ci, qui ne sont pas seulement d'origine turque, émettent un doute sur le génocide juif, lorsque des enfants, à Auschwitz, peuvent se mettre à rire, cela signifie que nous n'avons pas fait non seulement notre travail d'enseignement, mais aussi notre travail de lutte contre des gens cherchant à diffuser, à travers le révisionnisme et le négationnisme, une propagande qui vise à nier les principes les plus fondamentaux des droits de l'homme, auxquels nous sommes attachés. (Applaud...

J'associe naturellement François Rochebloine à mon explication de vote, et d'autant plus que, si nous sommes satisfaits de l'équilibre de cette proposition de loi, madame la rapporteure, c'est parce qu'en considérant l'ensemble des génocides, vous rejoignez les textes que lui-même a déposés pendant des années : c'est utile et important pour apaiser les passions. Le propre d'un criminel contre l'humanité ou pas est de vouloir effacer son crime. Le génocide arménien est le premier de l'ère « moderne ». Il a été reconnu plus tard que le génocide juif qui l'a suivi : seulement en 2001. La loi mémorielle, c'est celle-là, je le répète...

Enfin, par cette loi, que disons-nous ? Nous disons que la négation d'un génocide est un délit réprimé par la loi parce que cette négation est le premier pas vers la préparation d'un autre génocide. À quoi servirait-il d'apprendre à nos enfants les droits de l'homme, à quoi servirait-il de les afficher dans toutes les salles de classe, si c'était pour leur apprendre dans le même temps à fermer les yeux chaque fois qu'un crime contre l'humanité est commis ?

Dans cette loi, nous exprimons clairement la volonté que nos enfants soient éduqués et protégés contre ces dérives. J'ai entendu, au cours de ce débat, défendre des thèses qui se voulaient au départ neutres vis-à-vis du génocide arménien, ou plus générales, mais qui se recentraient progressivement, petit à petit, vers la défense d'autres révisionnismes. Je dois dire que cela m'a beaucoup gêné. Au regard des votes qui ont déjà eu lieu sur l'article 1er et sur l'article 2, je pense que ce texte sera adopté par l'Assemblée. Mais, mes chers collègues, monsieur le ministre, n'en restons pas là : le groupe Nouveau Centre souh...

...saurait être guidé par des préoccupations diplomatiques ! Je souscris à la quasi-totalité des propos de M. Devedjian. Je pense moi aussi qu'il est nécessaire d'excepter les travaux scientifiques de recherche historique : les interdire serait prêter le flanc à ce que nous cherchons à éviter en permettant aux négationnistes d'insinuer qu'il y a quelque chose à cacher. On a trop longtemps ignoré le génocide arménien. Sa révélation et sa connaissance sont nécessaires pour éviter que ne se répète un tel drame. Surtout, au nom de quoi déciderions-nous que la négation d'un génocide, celui perpétré par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale, est condamnable et que la négation d'un autre génocide ne l'est pas ? Il ne serait pas acceptable que la représentation nationale tire argument du fait que l'A...