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Interventions sur "laïcité" de Jacques Myard


23 interventions trouvées.

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, au moment où la mondialisation devient de plus en plus prégnante, où le village planétaire permet la totale circulation des idées, des concepts, des idéologies et des croyances, notre modèle républicain de laïcité est parfois mis à mal, voire rejeté par les tenants des intégrismes en tout genre ou des communautarismes identitaires, destructeurs et rétrogrades. Il est heureux de constater que des républicains de tous bords, souvent adversaires pugnaces et intraitables, sont aujourd'hui unis et fermement décidés à défendre notre modèle de laïcité au coeur du pacte républicain. J'en veux pour preuve le travai...

Dans le monde qui est le nôtre, il n'y a pas d'alternative, sauf à admettre les replis identitaires, dévastateurs et porteurs d'affrontements inéluctables. En réaffirmant avec force, aujourd'hui, le principe de laïcité dans cette résolution, nous ne sonnons pas la charge contre les religions quelles qu'elles soient. Bien au contraire, nous posons le principe, avec la loi fondatrice du 9 décembre 1905, que l'État n'a pas à se mêler de religions ni à les financer, mais il doit assurer la totale liberté de conscience (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe SRC)

d'être agnostiques ou athées. Tout homme de foi, tout homme de raison et je n'oppose pas l'un à l'autre, monsieur le ministre ne peut être qu'un ardent défenseur de la laïcité : l'homme de foi, car il sait que l'État garantit sa liberté de conscience, l'homme de raison, car il sait que l'État laïc va le protéger des vindictes, des fanatismes religieux quels qu'ils soient.

Mais, alors, pourquoi la laïcité est-elle parfois en recul, en régression, certains se félicitant, sans se rendre compte des conséquences désastreuses, de l'irruption du religieux dans la sphère publique ? Reconnaissons que nous avons commis une double faute. La première est celle de croire que la laïcité allait de soi, qu'elle constituait un acquis sociétal immuable. C'est oublier que toute génération est un peuple nouveau, se...

Aujourd'hui, il en est de même pour la laïcité. Je souhaite donc, à ce titre, que le 9 décembre soit proclamé journée de la laïcité et que les écoles adoptent, dès lors, des programmes de sensibilisation.

C'est aussi la liberté des professeurs d'enseigner la liberté de conscience et la laïcité. C'est pourquoi nous avons aussi une fête nationale et que, chaque jour, nous pensons à la nation ! La seconde faute a été notre pusillanimité, voire notre lâcheté, devant la montée des phénomènes identitaires et communautaristes,

au nom d'une idéologie de la repentance tiers-mondiste, mâtinée d'un individualisme exacerbé : « c'est mon droit ! ». Eh bien, non, la République a aussi des devoirs et des droits ! Face à cette situation, ayons le courage de la fermeté. La laïcité sous-tend la tolérance à l'égard des autres, mais ce n'est pas le renoncement à l'application de nos principes. À ce titre, il ne saurait y avoir de principe de laïcité à géométrie variable, monsieur le ministre. Elle doit s'appliquer intégralement. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe SRC.) Il ne peut y avoir de service public à la découpe dont les principes s'appliqueraient aux fonct...

...s murailles », nous devons mener un autre combat contre l'obscurantisme. Comment ne pas être saisi d'effroi par la montée des théories créationnistes qui nient les évidences scientifiques ? (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes SRC et GDR.) Aussi, c'est avec conviction que je voterai cette résolution, même si elle ne peut malheureusement pas être amendée, car je suis convaincu que la laïcité doit être enseignée, transmise et défendue sans faiblesse. Elle demeure, plus que jamais, le socle de notre vouloir vivre ensemble, l'avenir de la République ! (« Bravo ! » et applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

...utre. C'est la négation de la personne. Le voile intégral est-il un simple habit ? S'agit-il d'une mode passagère, d'un réflexe identitaire sans lendemain qui s'estompera avec le temps ? Le voile intégral va bien au-delà. Il est l'expression d'un réel projet politique d'une société fondée sur une conception rétrograde, qui rejette tout à la fois l'égalité des sexes, la mixité de la société et la laïcité, au nom d'une vision politique d'un intégrisme religieux. Le voile intégral porte la volonté politique d'imposer une loi religieuse personnelle à la République consacrée par le suffrage universel. Il constitue le premier pas certain d'une action programmée par ses prosélytes, qui mène au communautarisme et au rejet de l'autre. C'est la négation du vouloir vivre ensemble, la consécration de l'into...

...ette loi n'est pas une fin en soi. Elle constitue, à mes yeux, une étape dans la nécessité d'enseigner et de transmettre les principes de la République. C'est là une chose que nous avons eu trop tendance à prendre pour une évidence, un acquis non discutable. N'oublions pas, comme dit Tocqueville, que « chaque génération est un peuple nouveau ». Il nous revient de lui apprendre ce que signifie la laïcité, qui respecte tous les cultes mais organise le vouloir vivre ensemble dans le respect de l'autre, sans exclusive et à visage découvert. Voilà pourquoi il me semble utile d'instituer une journée de la laïcité, le 9 décembre c'est le sens de mon amendement , afin de promouvoir ce principe fondateur de la paix civile. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

L'ordre public est au fondement de ce texte. Il recouvre un certain nombre de règles et inclut le principe de laïcité, qui sous-tend le vouloir-vivre ensemble. Selon le mot de Jean-Claude Barreau, ancien prêtre, « je ne veux pas être emmerdé par la religion des autres, mais je la respecte. » C'est un peu brutal, mais cela veut bien dire ce que ça veut dire.

Une chose est certaine : nous avons pêché ces dernières années en ce qui concerne l'enseignement de la laïcité. Nous avons trop tardé à transmettre le sens de la laïcité, le respect des religions,...

et cette limite qui sépare la sphère privée et la sphère publique. Sans doute, chaque génération doit le réapprendre. On a trop considéré qu'il s'agissait d'un acquis. Peut-être cet amendement ne s'inscrit-il pas directement dans la suite du débat. Mais il faut vraiment consacrer du temps à la laïcité dans l'enseignement. J'ai déposé une proposition de loi pour que le 9 décembre soit une journée, non chômée bien sûr, consacrée à la laïcité. Je remercie d'ailleurs l'Assemblée de nous avoir permis de créer un groupe d'études sur la notion de laïcité.

mais je tiens à éviter que cet amendement soit rejeté. Si j'étais battu, on pourrait penser en lisant le Journal officiel que les députés n'en veulent pas ou rejettent le principe. Cela dit, madame la ministre d'État, je souhaiterais que le Gouvernement s'engage à ce que l'on étudie les modalités d'enseignement de la laïcité, et que l'on revienne à terme sur l'idée d'instaurer une journée de la laïcité ? En effet, je ne partage pas totalement les arguments de Jean Glavany même si je sais bien qu'il existe de nombreuses journées consacrées à divers sujets.

Certes, il y a inflation, mais la laïcité est véritablement le cornerstone (Rires et vives protestations sur les bancs des groupes SRC et GDR.)

...aisonnement binaire, je suis tout à fait d'accord. Mais une fois que l'on a dit cela, comment doit-on agir ? Rappeler dans une loi les principes universels de l'égalité des sexes, de la dignité serait sans doute insuffisant et, tout comme vous, je suis convaincu de la nécessité de mener un travail pédagogique. On ne peut se contenter de dire que la loi aidera les associations qui militent pour la laïcité, l'égalité des sexes, l'intégration, et qui luttent contre la xénophobie, mais il me semble que l'un ne va pas sans l'autre.

Ne croyez-vous pas que nous avons trop longtemps fait preuve de laxisme en considérant que la notion de laïcité était définitivement acquise ?

Monsieur le Professeur, j'ai écouté avec grand intérêt votre leçon magistrale, mais elle me semble à cent lieues d'une certaine réalité. Vous avez considéré le problème sous le seul angle de la laïcité, ignorant l'atteinte à la dignité de la personne et faisant peu de cas du problème de l'égalité des sexes. Je veux bien qu'on distingue entre permis, toléré et interdit, qu'on invite à persuader et à négocier, mais sur quelles bases négocier et persuader, à partir de quels principes ? Vous ne pouvez nier qu'on soit confronté à un phénomène de communautarisation active, répondant à une volonté pol...

...vos nuances me laisse un certain malaise comme si cette casuistique jésuite masquait une certaine indécision. Vous vous dites opposés à une loi qui risquerait de stigmatiser les femmes qui portent le voile intégral mais ne fallait-il pas une loi pour poser le principe de l'égalité de l'homme et de la femme ? La loi présente l'avantage de fonder des principes. En l'occurrence, il ne s'agit pas de laïcité mais de dignité de la personne et d'égalité des sexes. Des mesures telles que celles que vous nous recommandez, qui ne seraient pas calées sur un principe fort, seraient inefficaces.