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Interventions sur "États-unis" de Gilbert Le Bris


9 interventions trouvées.

La question de la DAMB est un débat d'actualité, comme l'ont montré plusieurs événements récents : le 17 novembre 2009, les États-Unis ont annoncé avoir réussi un impact direct par missile sur un missile équivalent à ceux que détient la Corée du Nord ; le 11 janvier 2010, la Chine a assuré avoir réussi à intercepter un missile ; le 4 février, la Roumanie a accepté de s'associer au bouclier antimissile américain en ayant un site sur son territoire et, enfin, le 6 février dernier, l'Iran inaugurait deux sites de production de miss...

...ment au sein de forums, tels que le club Aster, qui regroupe des capacités industrielles militaires françaises, britanniques ou italiennes. Tous les pays européens membres de l'OTAN ont participé au premier programme dit ALTBMD. La France finance 12,4 % des 700 millions d'euros du coût de ce programme. Pour sa part, l'Allemagne a lancé un programme, pour l'heure modeste, en coopération avec les États-Unis. Globalement, je ne constate pas de doctrine européenne conceptualisée.

En termes de moyens, il ne nous est pas possible de suivre les États-Unis, qui consacrent dix-sept fois plus de ressources à ce domaine que nous, et ce depuis plus de quinze ans. Cependant, il nous appartient d'identifier les « briques » technologiques sur lesquelles nous devons être présents. Nous avons les moyens de compter et notre cadre de réflexion doit être européen. En ce qui concerne la défense de nos satellites, nous avons fait le choix de ne pas trop aborde...

Inférieure à 1 000 kilomètres pour le moment, mais dans moins de cinq ans, la portée critique devrait s'établir aux alentours de 3 000 kilomètres. Certains États, fragiles, pourraient également devenirs des « États voyous ». En ce qui concerne l'équilibre entre l'intérêt stratégique et celui des industriels, je constate que ce qui fait la force des États-Unis aujourd'hui, c'est leur capacité à se présenter sur le marché avec des systèmes de défense complets. Nous l'avons constaté aux Émirats arabes unis. Voilà pourquoi il me semble indispensable de ne pas sortir de la course, d'autant plus qu'aujourd'hui, nos entreprises sont capables de développer des systèmes complets de défense antimissile de théâtre pour un coût de développement relativement modér...

...s ce cadre, les membres du club Aster, notamment l'Italie et le Royaume-Uni. L'Allemagne pourrait également en faire partie, même si elle a, semble-t-il, retenu une orientation un peu différente. Il faut, en tout cas, que l'Union européenne soit en mesure de défendre sa position au sommet de Lisbonne. C'est pour nous un enjeu de souveraineté : on voit bien combien celle-ci serait amoindrie si les États-Unis étaient maîtres d'un système antimissile en Europe. Notre politique en la matière doit s'appuyer sur le pilier européen de l'OTAN, dans le droit fil, d'ailleurs, de la position du Président de la République, prônant « Plus d'OTAN pour plus d'Europe ». Les États européens membres de l'Alliance atlantique doivent à cette fin apporter les « briques » technologiques nécessaires, que leurs entreprises...

Je pense que la dissuasion demeure le seul véritable moyen de défense territoriale. Mais, pour les théâtres d'opérations, la DAMB constitue le meilleur et le plus rapide outil de défense. Il ne s'agit naturellement pas de définir une souveraineté européenne, mais de faire en sorte que le pilier européen de l'OTAN assure le commandement de la DAMB en Europe. Pour l'instant, seuls les États-Unis ont la maîtrise d'un tel système. Comme celui-ci ne peut être réalisé à l'intérieur d'un seul État, cette voie est la seule alternative à une hégémonie américaine. Les États européens pourraient ainsi obtenir une clé en apportant une « brique » technologique, comme on a d'ailleurs commencé à le faire dans le cadre de l'OTAN avec l'ACCS (Air Command and Control System).

...istiques dans les dix à quinze ans à venir. On peut penser en effet que, d'ici dix ans, un missile en provenance d'Afrique du Nord pourrait toucher le territoire national. Mais cette menace relève plus de la dissuasion. Il en est de même des vecteurs chimiques ou bactériologiques, qui exigent de fortes capacités et ne sont pas à la portée de tout le monde. Quant au Japon, il dépend largement des États-Unis. C'est donc justement l'exemple à ne pas suivre. Je voudrais bien que la DAMB puisse être bâtie dans le cadre de l'Europe de la défense, mais il faut être réaliste : pour l'instant, celle-ci est embryonnaire et la seule référence, pour la plupart des États européens, est l'OTAN. C'est donc dans le cadre du pilier européen de l'OTAN qu'il faut avancer, en souhaitant naturellement que cela fera pro...

...r une hégémonie américaine. Le Japon dispose de systèmes américains (missile SM-3, radar THAAD). L'Allemagne a également un système MEADS américain. Nous pensons qu'il existe en Europe, plus particulièrement entre la France, la Grande-Bretagne et l'Italie, des moyens d'apporter des « briques » technologiques permettant à notre continent de disposer de son propre système, compatible avec celui des États-Unis. Le rapport vise à redonner une certaine liberté à l'Europe dans ce domaine plutôt que de la cantonner dans un rôle supplétif.

Le Livre blanc invitait à prendre en compte les menaces balistiques, mais se limitait à l'alerte avancée et à la DAMB de théâtre. Le sujet a pris une plus grande importance ces dernières années : le rythme s'est accéléré sous le pression des États-Unis, qui imposent leur cadence. Ils développent la politique qu'ils entendent mener dans le cadre de l'OTAN. Nous, Français, Européens, devons avoir une réflexion doctrinale pour apporter une complémentarité à ce que souhaitent les États-Unis, sans les laisser dans une situation monopolistique.