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Interventions sur "mémoire" de George Pau-Langevin


10 interventions trouvées.

De nombreux travaux ont été réalisés aux Antilles sur la question de l'esclavage : ce n'est sans doute pas là que nous devons faire porter l'effort. Mais comment faire en sorte que cette connaissance approfondie de l'esclavage et de ses conséquences terribles dans la mémoire et la conscience des populations ultramarines soit mieux partagée par l'ensemble de la nation ? Et comment éviter en même temps la concurrence des mémoires, qui préoccupe nos compatriotes et les élus que nous sommes ? Enfin, une initiative est lancée au Parlement européen en vue de reconnaître l'esclavage avec des dispositions proches de la loi «Taubira». Le secrétariat d'État chargé de l'outre-...

Je me réjouis de vos propos sur la concurrence des mémoires, mais dois-je comprendre que le projet de Cité de l'outre-mer a du plomb dans l'aile ?

...rtains jeunes ne trouvent peut-être pas leur place dans l'espace républicain parce qu'une partie de ce qu'ils représentent ou le sacrifice de leurs ancêtres ont été oubliés. Ce faisant on contribuera à ce que la Marseillaise soit davantage reprise parce que leur passé dans l'histoire de notre pays sera davantage connu. Par ailleurs certaines associations d'anciens combattants ont trouvé que leur mémoire et le budget de votre ministère étaient particulièrement maltraités par rapport à leurs attentes et à l'importance de certains combats.

Je voudrais redire à M. Becker que nous ne sommes pas du tout dans un débat sur la repentance. Je ne connais personne qui ait réclamé, où que ce soit, une repentance de qui que ce soit. Ce que l'on attend, c'est que les commémorations regroupent bien toutes les phases de notre histoire. Or l'esclavage en était absent, et il est bon qu'il soit réintégré dans la mémoire nationale. Il ne s'agit pas de rappeler un certain nombre de faits pour attiser des conflits. M. Kodderitzsch a relaté, avec beaucoup d'émotion, la souffrance de quelques-uns. Aujourd'hui, nous cherchons, par les commémorations, à faire en sorte que l'on puisse partager. En ce sens, les commémorations sont un moyen de renforcer la cohésion nationale. J'ai une grande admiration pour ce que fait ...

Vous avez fait partie des écrivains que j'ai admirés, Monsieur Finkielkraut et, comme vous, je crois qu'il ne faut pas entretenir de concurrence victimaire. Puisque vous avez parlé des mémoires juive et noire, je voudrais ici honorer le souvenir d'André Schwartz-Bart, l'auteur du Dernier des Justes et de La Mulâtresse Solitude, héroïne du combat anti-esclavagiste. C'est d'un tel homme dont nous aurions besoin aujourd'hui ! J'ai par ailleurs été très choquée par certains de vos propos selon lesquels le projet colonial aurait apporté l'éducation et la civilisation aux sauvages ou que l'...

... les autres, nous avons posé des règles interdisant de parler de la vie privée, de l'orientation sexuelle, d'injurier quelqu'un en se fondant sur l'apparence ou la couleur de peau. Pourquoi la recherche historique s'abstrairait-elle de règles qui sont valables pour toute forme de publication, quelle qu'elle soit ? Par ailleurs, l'histoire a souvent été écrite par les vainqueurs. Vous refusez les mémoires sectorielles. Mais vous faites un contresens sur la signification de ces lois. La mémoire de l'esclavage était restée dans des cercles limités. Aux Antilles, on n'avait pas besoin d'expliquer ce qu'était l'esclavage ; la colonisation non plus. La tentative qui a été faite peut-être s'agit-il d'une erreur par la loi Mauroy en 1983, puis par la loi Taubira, visait à faire partager ces histoire...

... l'immense travail accompli par M. et Mme Klarsfeld, en particulier, les procédures mises en oeuvre à l'encontre de Paul Touvier et de Maurice Papon. En outre j'ai beaucoup apprécié, lorsque j'étais à la Mairie de Paris, la présence de Mme Klarsfeld à la journée de commémoration de l'abolition de l'esclavage. Comment faire en sorte que l'ensemble de la Nation s'approprie la singularité de chaque mémoire ?

...al s'est développée. Les ex-colonisés, en voulant relater leur propre histoire, ne s'inscrivent donc pas dans une démarche communautariste mais ils visent à interpeller la société en lui rappelant les promesses du pacte républicain. Les lois mémorielles, sans être absolument satisfaisantes, tendent moins à isoler une communauté qu'à l'inscrire dans un ensemble national. Comment faire pour que ces mémoires singulières s'insèrent mieux encore au sein de la mémoire collective nationale ? Que pensez-vous, en outre, du débat qui a eu lieu autour de l'exposition de photographies de Zucca sur les Parisiens pendant l'Occupation ? Là aussi, la vision habituelle de l'histoire a été mise à mal.

...u'il s'est agi de débaptiser la rue Richepanse, certains ont parlé de régionalisme ou de communautarisme en raison de l'attitude des Antillais qui ne portent guère dans leur coeur ce défenseur de l'esclavage. Or, après discussion, tout le monde a convenu que c'est la République qui a aboli l'esclavage et que Richepanse a été à l'encontre de ses décisions. Le récit national doit inclure toutes les mémoires françaises.

...ision-cadre européenne, quant à elle, semble s'inscrire dans la même perspective : il s'agit de savoir si l'Europe veut on non disposer d'une politique de lutte contre les discriminations. Dans ce cas-là seulement il peut être opportun de restreindre la liberté, cette dernière consistant, je le rappelle, à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui. La question se pose aussi du respect de la mémoire des victimes qui n'ont pas eu la parole et dont le souvenir risque également d'être l'objet de falsifications. Le législateur doit s'inscrire en faux contre toutes ces tentatives. Il me semble par ailleurs que l'on mélange des plans très différents. Ce n'est pas la même chose de s'interroger sur les dates, les commémorations et l'enseignement que de se préoccuper de savoir si l'on fait ou non la...