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...ieurs les ministres, monsieur le président de la commission, monsieur le rapporteur, chers collègues, permettez-moi de reprendre trois arguments qui sont soumis au débat ce matin. La proposition que nous examinons aujourd'hui n'est absolument pas une manifestation d'opportunisme entre les deux tours d'élections locales. La défense des territoires ruraux est une priorité de la gauche. Le bouclier rural apportera toutes les solutions que le Gouvernement n'a pas pu mettre en place depuis 2002. Ces trois affirmations sont, certes, agréables à l'oreille, mais elles sont démagogiques. Après avoir examiné avec attention l'attention du « bon sens paysan » ce que le groupe SRC nous propose d'adopter dans la hâte, bradant ainsi des questions fondamentales pour notre territoire, il est évident que n...
...ons pas dans l'excès de nos amis socialistes. Nos territoires sont loin d'être pauvres même si la pauvreté y est présente dans le silence, et souvent dans l'oubli. L'image de sous-développement que les médias relaient avec complaisance est bien évidemment fausse. Mais laisser nos territoires ruraux à l'écart pourrait les conduire à des situations désastreuses pour les années à venir. Le bouclier rural, dont je note au passage qu'il reprend un vocable conspué pendant des années par les socialistes, est une erreur sémantique. Il ne s'agit pas de se protéger contre un ennemi imaginaire, que ce soit l'État ou la France urbaine. Il faut au contraire s'intégrer à nouveau dans une dynamique nationale qui a trop souvent tendance à mettre de côté la ruralité.
Or cette dynamique peut s'appuyer sur nos territoires, sur nos savoir-faire. Ainsi, il faut mettre en avant la ruralité non pas dans une construction de défense, mais d'intégration. Le Gouvernement doit être conscient des difficultés et le mot est faible , qu'il s'agisse de l'emploi aussi bien que des problématiques de la vie quotidienne : se loger, se déplacer, se nourrir, se soigner ou se sentir en sécurité. Sur certains de ces points, le bouclier rural fait croire à des solutions miracles : le service pu...
Nous, ruraux, sommes responsables ; il faut nous soutenir, pas nous assister ! Voilà pourquoi nous avons travaillé sur un plan Marshall de la ruralité avec près de deux cents mesures tenant compte de nos atouts : nos paysages, nos espaces, nos traditions et savoir-faire locaux, notre qualité de vie, nos ressources naturelles, notre agriculture, mais aussi des tarifs attrayants pour accéder à la propriété. C'est en usant de leurs spécificités comme autant d'avantages, et non plus se considérant comme assistés, que nos territoires s'en sortir...
Que faire lorsque les familles sont obligées d'entretenir deux voitures pour continuer à vivre ? Ce n'est pas dans le bouclier rural que nous trouverons la réponse, chers collègues.
...Cette famille doit en moyenne parcourir cinquante kilomètres par jour avec un véhicule personnel pour aller sur le lieu de travail et revenir. Le surcoût annuel de l'augmentation du prix du carburant, de 30 %, représente alors plus de 200 euros. En augmentant de la même manière de 30 % les barèmes fiscaux des frais kilométriques, une simple simulation permet de faire économiser à ce foyer fiscal rural 120 euros d'impôt sur le revenu. C'est le moins que nous puissions faire pour ces nombreuses familles.
Cette action n'est sans doute pas suffisante. C'est pourquoi, et c'est la seconde proposition en matière de mobilité, nous avons voulu encourager les jeunes. Dans les communes situées en zone de revitalisation rurale, nous proposons la création d'un « pass permis de conduire » s'adressant aux jeunes de moins de vingt-six ans. Vous comprendrez, mes chers collègues, que ces dix propositions du bouclier rural ne sont qu'un emplâtre sur une jambe de bois