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Nous l'avons eu en commission des lois, il y a même eu une mission d'information. Certains ont dit qu'il ne faut pas stigmatiser ceux qui adoptent le port d'un tel vêtement, dont ils prétendent qu'il représente l'islam en général. Non ! Tout le monde le dit, à commencer par nous ici même : ce n'est pas l'islam, loin de là ! Les femmes qui se revêtent du niqab ou de la burqa se situent en dehors des préceptes de la religion dont elles se revendiquent. Elles sont des victimes : victimes d'une conception archaïque et sectaire de leur religion ou, ce qui est peut-être encore plus grave, victimes d'un entourage peu conscient du principe fondamental et constitutionnel d'égalité, dont l'égalité des sexes est une des déclinaisons. Dans un certain nombre de cas, nous dit-on...
J'ai entendu parler tout à l'heure de l'Afghanistan. Certes, nous ne sommes pas en Afghanistan, mais je dirai tout de même un mot sur ce pays. J'étais là-bas pour opérer au moment du déclenchement de l'attaque contre les talibans. La peur s'évanouissant, les femmes arrachaient leur voile, abandonnaient leur burqa. Puis, à mesure que les talibans reprenaient de l'influence, s'infiltrant jusqu'au coeur de Kaboul, j'ai assisté, au fil de mes voyages, au phénomène exactement inverse, avec le retour de la peur et de l'angoisse angoisse des représailles, angoisse de la mort. La burqa redevenait la règle, la liberté se retirant comme la mer.
La mort ou porter le voile : où était le choix ? Vous nous dites : « Il n'y a que 2 000 femmes ! ». Qu'en savez-vous ? Qui porte, en France, la burqa ou le niqab ? Face à ce phénomène nouveau mais radical, il était important, madame la ministre d'État, d'offrir une réponse symbolique et ferme. L'impératif de fermeté s'imposant, nous avons voté une résolution à l'unanimité car l'unanimité était bel et bien acquise, n'est-ce pas ?
Bien sûr, vous essayez de vous opposer : c'est actuellement le grand moment de l'opposition. Mais en fait, vous n'y croyez pas vous-mêmes. Cette loi est un symbole. Elle s'impose comme une réponse nationale à la hauteur des principes que cette pratique bafoue : le principe d'égalité, mais aussi de liberté, dans le cas où le port de la burqa est contraint, et de fraternité entre les citoyens, entre les parties à un même contrat social. Je ne reviendrai pas, le sujet ayant déjà évoqué, sur la notion d'ordre public immatériel.
La burqa n'est pas seulement, on l'a dit, une injure faite à la femme ; elle agresse tous ceux qui côtoient dans la rue une femme ainsi accoutrée. Pour tous, le message est clair. À l'adresse des hommes, cela veut dire : « Vous êtes tous des impurs, pour ne pas dire des obsédés sexuels ». Pour les femmes, cela signifie : « Vous qui ne portez pas la burqa, vous êtes des créatures dévoyées et des prostituée...
« Nous sommes venus chez vous, disent-ils, pour essayer de nous libérer de cette intolérable institution qu'est la burqa et de la crainte que nous avons de l'intégrisme. »