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Interventions sur "patient" d'André Chassaigne


10 interventions trouvées.

...scours assassin pour la psychiatrie, se livrant à une exécution sans appel de la logique sanitaire des soins aux personnes en souffrance psychique, au profit d'une logique sécuritaire de contrôle social. À la suite de ce discours, de nombreuses voix se sont élevées pour rappeler que la psychiatrie française se bat depuis cinquante ans pour être reconnue comme un dispositif de soins au service des patients, et non pas comme un lieu de relégation sociale, et pour réclamer, comme a dit Marylise Lebranchu, une loi de santé, et non une loi de sûreté. Ainsi, l'« appel des trente-neuf contre la nuit sécuritaire » et l'« appel contre la politique de la peur » ont largement relayé les attentes de cette discipline en termes de perception des troubles mentaux, soulignant les politiques publiques à mettre en...

Plutôt que des toilettages des lois précédentes, notamment celles de 1990 et de 1838, nous aurions aimé discuter d'une réforme en profondeur du secteur de la psychiatrie. Aussi comprendrez-vous que je ne développe que quelques-uns des points saillants de nos positions. Nous plaidons en premier lieu pour des soins individualisés, qui prennent en compte l'histoire propre à chaque patient. C'est la condition d'un projet de soins individualisé pour chacun.

...uité des soins, que la psychiatrie devrait être en mesure de garantir, ainsi qu'un soutien et un accompagnement des familles et des proches. Force est de constater sur le terrain que cette condition est loin d'être remplie et que ce texte ne répond en rien à cette attente. Nous avons tous en tête j'en suis persuadé des exemples précis. À l'heure actuelle, il est parfois très difficile pour un patient d'obtenir un premier rendez-vous et, pour les professionnels, de proposer des rendez-vous suffisamment rapprochés pour assurer un suivi thérapeutique dans une logique de lien humain. Pourtant, une telle approche réduirait considérablement le nombre des cas de rupture de soins par les patients ; elle est en effet la base d'un soin psychiatrique de qualité. Cela implique que les centres médico-soc...

J'en veux pour preuve le primat de l'hospitalisation, qui transpire du texte qui nous est présenté, alors même que peu de cas nécessitent une prise en charge hospitalière. Ce primat est d'autant plus dommageable pour les patients que les places manquent dans les établissements, que les mises en chambre d'isolement augmentent dramatiquement faute de personnel alors qu'il faut substituer la contenance psychique à la contention physique et du lien sur lequel devrait être fondée chaque prise en charge. La qualité de la dimension relationnelle à chaque étape de la prise en charge est primordiale pour envisager un retour s...

La psychiatrie nécessite pourtant un financement global autant que spécifique afin de pouvoir mesurer, évaluer, ajuster au plus près des réalités vécues par les professionnels et dans l'intérêt des patients. Nous regrettons le mot est faible que votre projet consacre la place primordiale de la solution d'internement propre à la psychiatrie française depuis plus d'un siècle et demi. Les députés communistes, républicains et du parti de gauche, à la suite de l'immense majorité des professionnels, affirment que le recours à la privation de liberté d'une personne à raison de troubles psychiques qu'...

et elle n'est pas assortie des garanties suffisantes en termes de liberté et de droits individuels. Le retour du patient vers le droit commun doit être chaque fois favorisé. Il constitue l'une des voies de la guérison. Par la voix de Jacqueline Fraysse, nous défendrons des amendements en ce sens, notamment pour garantir l'intervention effective du juge de la détention et des libertés le plus tôt possible dans ce qui constitue, quels que soient les termes que l'on emploie, une privation de liberté. Telles sont, me...

...ce et l'équité ; aussi sommes-nous déterminés à maintenir le service public. Votre approche libérale, au contraire il ne s'agit pas d'un jugement de valeur , vous conduit à ouvrir le recrutement des directeurs à des personnes qui auront fait, par exemple, des études commerciales et qui, jetant sur l'hôpital un regard avant tout comptable, n'apporteront pas le même soin à défendre l'intérêt des patients. Cette différence d'appréciation, je le répète, est tout à fait normale puisque nos valeurs nous opposent sur l'ensemble du texte.

...fit à montrer que les choix que le directeur effectuera avec, entre les mains, l'arme terrible de la T2A, auront avant tout pour objectif la rentabilité. Un tel directeur ne portera donc pas le même regard que celui que pourrait porter je dis « pourrait » car, évidemment, rien n'est mécanique un directeur formé à une certaine conception de la fonction publique et qui penserait à l'intérêt des patients avant de penser à l'intérêt financier de l'établissement. Le fond du problème est là ! Madame la ministre, vous avez toutefois entrouvert une porte en évoquant des modules de formation ou de formation à l'emploi. Cette formation je pense que vous serez d'accord avec moi sur ce point ne saurait être dispensée dans le cadre de la formation continue : elle devra être suivie avant la prise de f...

... ce terrible constat du déclin de nos territoires que nous avons lancé, avec mon ami Jean Lassalle, l'appel « Campagnes de France : grande cause nationale ». C'est bien l'effet cumulatif de la désertification qui explique tout particulièrement les difficultés pour maintenir dans ces zones la présence de praticiens généralistes. Les solutions existent face à cette véritable pénurie qui oblige des patients paniqués à attendre des heures, voire des jours, et à parcourir parfois des dizaines de kilomètres, pour être soignés. Cependant, pour cela, il faut du courage politique, en acceptant en premier lieu de considérer que les médecins sont détenteurs de véritables missions de service public puisque payés par la sécurité sociale. Pourtant, aujourd'hui, seulement 45 % des médecins installés participe...

...aux au prétexte que le nombre de praticiens y est insuffisant n'est pas la bonne réponse. Pourquoi votre texte ne prévoit-il pas un véritable maillage territorial, seul à même d'assurer l'équité territoriale, la prévention, l'égalité de diagnostic et de traitement ? La disparition des services d'hôpitaux publics, qui deviennent des coquilles vides s'ils ne sont pas fermés, conduit à orienter les patients vers le privé, avec le risque de conséquences désastreuses sur la santé, notamment dans les territoires les plus isolés. Des propositions ont été faites sur ce thème. M. le rapporteur a parlé d'amendements, j'en déposerai également plusieurs.