Que s'est-il passé ? Cette question lancinante, je me la pose aussi, mesdames, messieurs les députés ! Voilà pourquoi, j'ai fait de l'éducation, qui est le creuset de l'égalité des chances et de la citoyenneté, la première priorité de la dynamique « Espoir banlieues ». Les résultats sont là et vont monter en puissance, portés par ce nouvel élan qui mobilise la société française.
Jamais autant d'élèves des quartiers populaires n'ont été accompagnés dans l'accès aux études d'excellence, avec 1 250 jeunes en « internat d'excellence» en 2008, avec le lancement des 100 premières « cordées de la réussite », un système de tutorat en partenariat avec les grandes écoles.
Jamais, notre pays n'a connu une si grande volonté de lutter contre le décrochage scolaire et de donner une deuxième chance aux jeunes qui quittent le système scolaire sans qualification ni diplôme. En 2008, les écoles de la deuxième chance ont accueilli 4 129 jeunes. En 2009, je me suis fixé l'objectif de 6 000 jeunes et la création de vingt à vingt-cinq sites « écoles supplémentaires ». Je salue d'ailleurs l'ambition de la proposition de loi visant à créer une école de la deuxième chance dans chaque ville de plus de 50 000 habitants.
Jamais il n'y a eu autant de textes en faveur de la promotion de la diversité dans la fonction publique, jamais il n'y a eu autant de chartes et de labels dans le monde de l'entreprise.
Mesdames, messieurs les députés, vous le savez, le 17 décembre 2008, le Président de la République est allé encore plus loin dans son discours extrêmement fort à l'École Polytechnique, au cours duquel il a annoncé la nomination du commissaire à la diversité et à l'égalité des chances, M. Sabeg. Ce discours historique et contemporain de votre proposition de loi démontre une attente forte et partagée par tous, madame la rapporteure. Cette politique a été engagée sans aucune ambiguïté sous l'angle du critère social parce que les inégalités sociales englobent toutes les autres.
Le Président de la République a présenté très clairement le projet de société que nous défendons au bout de ce volontarisme renouvelé. L'égalité républicaine, c'est l'égalité devant la loi, l'égalité des droits et des devoirs, c'est l'égale dignité des personnes, c'est l'égalité des chances.
Pour s'assurer d'une mise en oeuvre efficace de cette priorité au-delà des discours, le Président de la République a demandé à la communauté scientifique de travailler à l'élaboration des outils les plus pertinents pour évaluer nos avancées. Ces instruments correspondent à la tradition de la France et aux principes républicains, loin de la caricature des statistiques ethniques et de son corollaire, la discrimination positive, et des quotas qui sont une illusion et qui peuvent aboutir à une société segmentée, balkanisée, voire communautarisée.