Monsieur le Premier ministre, l'un de nos collègues a posé une question relative à la politique sociale face à la crise ; je voudrais, à mon tour, souligner à quel point, pour faire face à cette situation, votre plan de relance est jugé incomplet par les Français (Exclamations sur les bancs du groupe UMP), y compris par d'anciens Premiers ministres UMP tels qu'Alain Juppé et Dominique de Villepin ! (Même mouvement.)
Mais il est un point sur lequel je voudrais insister plus particulièrement : c'est le volet écologique, parfois appelé « relance verte ».
Dans le plan de relance gouvernemental, la part consacrée à la conversion écologique de notre économie est quasiment anecdotique : 600 millions d'euros, soit 2 % des sommes engagées !
Les mesures de lutte contre la précarité énergétique concernent 50 000 logements modestes. À chacun d'entre eux, vous allouez une somme de 2 000 euros pour financer des travaux que le Grenelle de l'environnement évaluait plutôt à 20 000 euros par logement !
Monsieur le Premier ministre, il faut cesser de considérer la préservation de l'environnement comme une préoccupation réservée aux périodes de croissance et d'expansion.
La crise que nous vivons n'est pas seulement celle d'un système financier, qu'il faut certes réguler. C'est aussi – c'est surtout – celle d'un mode de pensée économique et de production qui privilégie les intérêts de court terme, l'avidité financière de quelques-uns, et néglige les nécessaires équilibres sociaux et écologiques sans lesquels nos sociétés et notre planète sont menacées.
Lors de ses voeux aux Français, le Président de la République avait affirmé, excusez du peu, que de la crise sortirait « un monde nouveau ». Monsieur le Premier ministre, êtes-vous prêt à examiner un volet de mesures complémentaires à votre plan de relance, mesures écologiques et sociales qui permettraient de croire à cette affirmation ? (Applaudissements sur de nombreux bancs des groupes GDR et SRC.)