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Intervention de François Loncle

Réunion du 1er décembre 2008 à 16h00
Nomination des présidents des sociétés de l'audiovisuel public — Article 2

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Loncle :

Avant de répondre au rapporteur sur les amendements de suppression, je veux m'associer à ce que vient de dire M. Mamère. Il nous est difficile, dans le contexte des événements survenus samedi dernier et alors que le Gouvernement refuse de nous répondre au sujet des conditions dans lesquelles s'est produite cette atteinte manifeste aux libertés, de délibérer aujourd'hui d'un sujet qui concerne la liberté de la presse et l'avenir de l'audiovisuel.

Pour en revenir à l'article 2, M. Kert sait bien que si nous en souhaitons la suppression, c'est parce qu'il tend à dépecer l'audiovisuel extérieur français et à le soumettre à un contrôle politique. J'ai cité tout à l'heure les effets d'une pratique quelque peu « bananière » ayant conduit à la nomination d'une directrice générale entretenant des rapports étroits avec le quai d'Orsay. Je pourrais également rappeler le licenciement dont ont fait l'objet, en septembre dernier, Grégoire Deniau et Bertrand Coq, respectivement directeur de la rédaction et rédacteur en chef de France 24, et tous deux lauréats du prix Albert-Londres, l'un des plus prestigieux qui soient. Sur le moment, personne n'a compris le pourquoi de ce limogeage – jusqu'à ce que l'on se rappelle que Grégoire Deniau avait été l'auteur, en 1993, d'un livre très critique envers l'action de Bernard Kouchner en ex-Yougoslavie. Dans la situation actuelle de France 24, qui n'est véritablement pas saine, il est inévitable que l'on établisse un lien de cause à effet de cet ordre, faisant apparaître une volonté de contrôle politique.

Quant au dépeçage, mes collègues ont évoqué la perspective de suppression de 300 à 400 postes à la rédaction. Vous avez malheureusement cru bon, madame la ministre, de minimiser, pour ne pas dire de tourner en dérision, le rôle joué par les émissions en langues étrangères de RFI. C'est à juste titre que mes collègues Sandrine Mazetier, Jean-Marie Le Guen et Noël Mamère ont dit à quel point ces rédactions sont importantes pour la francophonie, pour le rayonnement de la France dans le monde, mais aussi pour la promotion de l'ouverture et de la démocratie dans un certain nombre de pays, comme, par exemple, le Laos. Lorsque la France est absente de ces pays, lorsqu'elle s'efface en raison de mesures d'économie dérisoires, c'est la démocratie, ce sont les valeurs universelles qu'elle porte qui se trouvent compromises.

Parce que nous nous opposons au dépeçage de cette grande radio qu'est RFI et au contrôle politique imposé à France 24, nous souhaitons la suppression de ce néfaste article 2. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

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