J'en veux pour preuve ce qui a été dit aujourd'hui dans le cadre des états généraux de la presse par un journaliste qui ne saurait être considéré comme un révolutionnaire : Bruno Frappat, directeur de La Croix, y a fait part, en effet, de sa grande inquiétude. Je vous rappelle également l'affaire de l'interpellation de M. Vittorio de Filippis, les dispositions votées par le Parlement sur le secret des sources des journalistes, ainsi que les perquisitions effectuées dans les locaux de certaines rédactions.
Tout cela s'inscrit dans un contexte de recul des libertés et de menaces sur la liberté de la presse. Comment pourrions-nous ne pas nous en inquiéter, alors même que les ministres de l'intérieur et de la justice s'empressent de cautionner ce qui est à l'évidence scandaleux et devrait, à ce titre, être condamné de façon unanime ? Notre collègue Jean-Pierre Grand est intervenu tout à l'heure pour protester contre les conditions humiliantes dans lesquelles M. de Filippis a été interpellé et placé en garde à vue. Nous attendons de l'UMP autre chose que de la surprise et de l'émotion au sujet de cette affaire : celle-ci, qui a donné lieu à de graves remises en cause des libertés, doit faire l'objet d'une condamnation pure et simple.