Mon cher collègue, je le répète, je ne reviendrai pas sur ce que cela a de choquant ; je vous laisse le soin de vous exprimer sur cette conception baroque des synergies entre le pouvoir politique et les médias.
Je me contenterai d'éclairer nos concitoyens sur les conséquences de cette réorganisation en matière de suppression de postes et d'émissions sur RFI. Si l'article 2 est adopté, 300 à 400 postes sur un millier seront supprimés et des rédactions entières disparaîtront. Six sont d'ores et déjà menacées de fermeture pure et simple : la polonaise, l'allemande, la serbo-croate, l'albanaise, la turque et la laotienne. Autrement dit, RFI n'émettra plus dans ces langues. Imaginez l'inverse : que dirions-nous si, au moment où nous exerçons la présidence de l'Union européenne, une radio polonaise décidait de supprimer ses émissions en français ? Permettez-moi de vous faire part des regrets exprimés par des personnalités intellectuelles et politiques polonaises, et non des moindres, qui se sont adressés à nous en ces termes : « Nous, intellectuels, hommes politiques, étudiants, artistes, hommes d'affaires et employés polonais et français… »