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Intervention de Martine Billard

Réunion du 17 juillet 2008 à 9h30
Droits et devoirs des demandeurs d'emploi — Article 1er, amendement 1472

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartine Billard :

Monsieur le secrétaire d'État, vous avez beaucoup insisté sur le suivi personnalisé, exemples à l'appui. Nous sommes tous favorables au suivi personnalisé, mais il faut du temps pour retrouver un emploi.

Dans ma circonscription se trouvait La Samaritaine, grand magasin connu de tous les Français. Il y a deux ans, ce magasin a fermé brutalement. Il employait 1 500 salariés, dont 750 salariés directs. Savez-vous combien de temps il a fallu pour que ces 750 salariés trouvent une solution ? En dépit des efforts du groupe LVMH, propriétaire de La Samaritaine, pour ne laisser aucun salarié au chômage, il a tout de même fallu deux ans ! Et cela se passe en Île-de-France, qui est un bassin d'emploi important – avec toutefois un taux de chômage élevé, ce qu'oublient souvent nos collègues de province. En fait, pour beaucoup d'entre eux, la solution est passée par un départ en retraite anticipé. Pour résoudre le problème de ces 750 salariés, le groupe LVMH a décidé, mois après mois, de baisser l'âge de départ en retraite. De nombreux salariés sont ainsi partis très jeunes en retraite.

Les choses ne sont donc pas aussi simples. Vous proposez dans votre texte que des sanctions interviennent trois mois après l'inscription. C'est totalement irréaliste !

Je voudrais par cet amendement apporter une précision pour qu'il n'y ait pas d'ambiguïté. Vous dites qu'il ne faut pas se limiter aux personnes indemnisées, comme le faisait le PARE. Or, cela ne figure nulle part dans ce texte !

Cet amendement vise donc à ajouter, après les mots : « le demandeur d'emploi immédiatement disponible pour occuper un emploi », les mots : « qu'il soit indemnisé ou non ».

Sans cette précision, nous ne sommes pas assurés que l'agent, devant une file de demandeurs d'emplois, ne donnera pas un coup de pouce à celui qui sera indemnisé, dans le but de réduire les dépenses d'indemnisation, au lieu d'aider indistinctement tous les chômeurs. Or, comme chacun sait, la pente étant toujours plus facile dans un sens que dans l'autre – cela vaut pour les chômeurs comme pour les allocataires du RMI – on risque de s'adresser d'abord à ceux qui sont les plus près de l'emploi. Il est juste d'aider tous les chômeurs à retrouver un emploi, mais il est évident que l'on rencontre plus souvent les chômeurs de longue durée que les demandeurs d'emploi qui sortent très vite de cette situation. Le projet personnalisé ne doit pas les faire passer avant ceux qui ont le plus de difficultés. Tel est le sens de cet amendement.

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