La forme est bien connue : par un simple effet dialectique, vous transformez la régression en progrès. Mais les conséquences, elles, seront bien réelles : une paupérisation et une précarisation accrue de ceux qui ont le malheur de se retrouver au chômage et qui se battent tous les jours pour en sortir.
Il eût bien sur été préférable que le présent texte soit examiné par le Parlement après l'adoption des réformes sur la formation professionnelle, la clarification des missions de l'ANPE et l'amélioration de l'insertion professionnelle, d'autant plus que vous présentez les devoirs comme la contrepartie de nouveaux droits – que l'on cherche toujours !
L'un des principaux objectifs du texte, reconnaissez-le, est de fournir de la main-d'oeuvre bon marché, mais qualifiée ! Plutôt que de vous attaquer au chômage en profondeur, vous voulez exonérer les entreprises de leurs responsabilités, notamment en termes de défaut de gestion prévisionnelle des emplois, de formations qualifiantes et de précarité des salariés. Autant d'aspects que vous préférez ignorer, et qui sont pourtant la cause de nombreux drames sociaux, comme dans le dossier ArcelorMittal à Gandrange, où, bien qu'ils aient été sous-estimés pendant des années, ils sont à l'origine du licenciement de plus de 775 personnes ! (Protestations sur plusieurs bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)