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Intervention de Michel Issindou

Réunion du 17 juillet 2008 à 9h30
Droits et devoirs des demandeurs d'emploi — Article 1er, amendements 24 31

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Issindou :

Il y a beaucoup à dire sur cet article, qui constitue le coeur de votre texte, et qui est, je le répète, dangereux.

Pourtant, le film commence bien. Vous avez l'impression que vous allez bénéficier d'un projet personnalisé et qu'on va s'occuper de vous : « Entrez donc, asseyez-vous, nous allons bâtir ensemble quelque chose. » Hélas, cela se transforme vite en : « Vous êtes tenu de… » Il ne peut y avoir une relation égalitaire entre quelqu'un qui vient solliciter un emploi et quelqu'un qui en possède un et n'est pas soumis aux mêmes contraintes ! Dans ces conditions, le contrat – ou, en l'occurrence, le projet – ne peut être conclu qu'au détriment de celui qui se trouve dans la position la plus faible. Comme l'a dit notre excellent collègue Jean-Patrick Gille, vous entrez dans la nasse : vous arrivez, on vous demande de signer le document – et c'est alors que tout se complique et que le film commence à mal tourner.

Au début, on vous demande ce que vous savez faire : on vous trouvera forcément quelque chose qui vous intéressera. Le temps passe ; il n'y a pas d'emploi disponible. Il n'y en aura jamais : il suffit de rencontrer, dans nos permanences, ces personnes qui recherchent des emplois traditionnels, par exemple dans le secrétariat, qui sont inscrites à l'ANPE et à qui on n'a rien proposé durant les neuf derniers mois. Vous semblez méconnaître cette réalité – alors que nous, nous sommes sur le terrain !

Les articles suivants organisent une descente progressive aux enfers. Les trois premiers mois, il ne se passe pas grand-chose. Puis on vous fait comprendre qu'il faut requalifier le projet ; en d'autres termes, votre compétence initiale est gommée : « Vous vouliez être secrétaire dans une entreprise ? Il n'y a pas de postes, voyons ce que vous savez faire d'autre. »

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