Nous allons avoir, mes chers collègues, beaucoup d'occasions de nous dire quelques vérités s'agissant de l'impact de la coupure. À ce stade, je me bornerai à en évoquer deux conséquences très graves.
En premier lieu, je le dis avec gravité, je suis profondément choqué que ce soit la ministre de la culture qui propose une liste noire. Vous allez sans doute nous taxer d'exagération et nous dire que, si les libertés étaient en cause, cela se saurait. Reste que vous lancez une sorte de maccarthysme numérique, idée détestable dont je suis très attristé qu'elle vienne de la rue de Valois.
La seconde conséquence ne vous passionnera sans doute guère : dans notre pays et hors de nos frontières se développe un mouvement essentiel pour l'avenir de la civilisation numérique, le logiciel libre. Vous parliez tout à l'heure d'installer un pare-feu sur les ordinateurs. Or les contrôles d'usage que vous proposez, auxquels s'apparentent au fond les pare-feux pour les utilisateurs, reposent sur l'idée qu'une partie de l'ordinateur devient une terre d'accueil pour les fournisseurs de contenus. Une telle approche s'oppose frontalement aux principes du logiciel libre, selon lesquels chaque utilisateur doit avoir un contrôle intégral de son ordinateur.