Tout à coup, voilà que les milliards valsent : 320 milliards, 40 milliards, 10 milliards, un fonds pour recapitaliser, un autre pour garantir le système des prêts, un fonds souverain, une caisse d'aide, et encore, encore et encore !
Mais rien n'est annoncé pour nous préserver d'autres crises. Car votre obsession est de sauver ce système pervers qui a pourtant fait faillite. Régénérer le capitalisme, dixit M. Sarkozy. Dérisoire !
Vous découvrez, toute honte bue, les vertus de l'intervention de l'État. Interventionnisme d'État : ces mots-là, vous les prononciez hier avec mépris. Pourtant, pour n'avoir pas voulu surveiller et réguler l'activité bancaire, vous êtes aujourd'hui l'otage de votre imprévoyance. Pour surveiller, prévoir, garantir, vous ne proposez qu'une formule : les titres subordonnés. « Subordonnés » ! Comme ils portent bien leur nom, puisqu'ils ne donnent aucun droit de regard à l'État sur la gestion des établissements bancaires bénéficiaires de la mesure ! Le contribuable paie, le banquier décide. Vous avez inventé la nationalisation partielle à durée déterminée. Déterminée par les banques seules, bien sûr !