Or la viande, cela ne concerne pas seulement notre plaisir gustatif mais aussi l'entretien de nos territoires. Peut-on par exemple imaginer les territoires auvergnats, et plus généralement le Massif central, sans nos races à viande ? Cela serait une catastrophe qui pourrait d'ailleurs avoir des conséquences écologiques.
J'ai donc des divergences profondes avec M. Cochet sur notre agriculture et le croisement entre l'alimentation et l'entretien des espaces. Cependant, je le répète, M. Cochet a posé de réelles questions, notamment en ce qui concerne la totale déconnexion du texte avec l'actualité. Il est par exemple assez étonnant que l'on exclue de notre débat des problèmes fondamentaux, comme le cahier des charges des AOC, alors que des amendements – dont j'espère que notre assemblée pourra les adopter si elle les juge pertinents – et des propositions ont été faites dans le cadre du Grenelle de l'environnement, notamment avec la commission qui a travaillé sur les produits alimentaires. Yves Cochet a parlé de l'intégration des prescriptions environnementales. Dans les sous-commissions mises en place par la commission des affaires économiques, nous parlons chaque semaine, lors de nos auditions, de questions environnementales dont il va falloir tenir compte. Très rapidement, il y aura des critères de certification environnementale et les cahiers des charges des AOC devront bien les intégrer.
Yves Cochet considère que le texte n'est pas mûr pour la discussion parlementaire, et il est indéniable que, même s'il présente beaucoup d'intérêt et s'attache à valoriser les produits agricoles, il fait l'impasse sur la priorité des priorités : l'environnement. Aussi, malgré mes divergences d'appréciation, je voterai la question préalable car les arguments développés montrent qu'elle se justifie.