Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, avec des crédits en baisse de 5 %, soit 52 millions d'euros en moins, le budget 2009 pour le sport, la jeunesse et la vie associative est un budget peau de chagrin. Il traduit cette année encore un désengagement coupable de l'État : avec 0,21 % du budget global de l'État, nous sommes à des années lumières de l'objectif fixé par le candidat Sarkozy, qui souhaitait porter le budget de la mission « Sport, jeunesse et vie associative » à 3 % du budget de la nation.
En ce qui concerne le programme « Sport », en dépit d'une hausse des crédits en faveur du sport professionnel, nos motifs d'inquiétude sont nombreux. Que deviendront les CREPS – centres d'éducation populaire et de sport – dont l'existence même est remise en cause ? Le Programme national de développement du sport – PNDS – n'est pas reconduit tandis que le Centre national de développement du sport – CNDS – voit ses crédits diminuer de 20 %, alors qu'il est désormais en charge du développement du sport pour tous et qu'on nous annonce que les petites subventions en direction des clubs ou des associations sportives disparaîtront progressivement.
Nous sommes également inquiets des propos tenus par M. Laporte, qui répète que c'est le privé qui nous fera progresser. Est-ce la fin annoncée du service public du sport ? Est-ce la fin et la privatisation progressive du sport de haut niveau ? Ou est-ce de nouveau – nous en avons désormais la triste habitude – l'État qui se décharge de ses responsabilités sur les collectivités locales ?
Nous sommes surtout révoltés par l'évolution des crédits consacrés à la jeunesse et à la vie associative, en chute libre de 11 % dans le projet de budget pour 2009. Cette baisse déstabilisera le mouvement associatif, qui remplit des missions de service public et de cohésion sociale dans nos territoires. Au moment même où la crise sociale et économique nécessiterait un soutien massif en direction de ces associations, qui tissent le lien social au quotidien dans nos quartiers, elles voient leurs crédits diminuer !
Les crédits de l'action « Développement de la vie associative » et de l'action « Promotion des actions en faveur de la jeunesse » baissent, pour chacune, de 15 % et ce sont moins 25 % pour le volontariat associatif, alors que le Gouvernement propose de généraliser le service civique. Les crédits de l'action « Promotion de l'animation et de l'encadrement associatif » diminuent de 6 % – j'y inclus la formation des bénévoles. Et, cerise sur le gâteau : alors que le Président de la République déclarait le 24 juillet dernier – ce n'est pas si loin ! – à Batz-sur-Mer : « L'éducation populaire fait un travail remarquable pour les enfants, il faut la soutenir et lui donner les moyens de se développer », quelques mois plus tard les conventions avec les associations agréées d'éducation populaire sont en diminution de 15 % !
Cette fragilisation du secteur associatif et de l'éducation populaire est une grave erreur pour un secteur qui est parmi les plus créateurs d'emplois – les associations dans notre pays, aujourd'hui, c'est 1 million d'emplois salariés. En diminuant de façon drastique et arbitraire les crédits de ces associations, le Gouvernement les plonge dans un état de précarité permanente.
Avec ce budget peau de chagrin, ce budget pénurie, la question se pose : existe-t-il encore une politique de l'État en matière de sport, de jeunesse et de vie associative ? Nous en doutons fort. C'est pourquoi nous vous adressons un carton rouge et que nous ne voterons pas ce projet de budget 2009 pour le sport, la jeunesse et la vie associative. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)