Absolument ! Défendre des amendements, c'est aussi reconnaître l'importance d'un texte. Je m'étonne donc, compte tenu de ses affichages, que le Gouvernement présente un texte auquel il n'accorde d'importance qu'à hauteur des quelques heures qu'il avait prévues à l'ordre du jour.
L'amendement que je défends va exactement dans ce sens puisque, alors que vous nous expliquez être sensibles à la question du pouvoir d'achat, vous refusez obstinément, depuis plus d'un an, d'inscrire dans la loi des mesures qui donneraient aux Français le sentiment que cette question est véritablement prise en compte, en particulier par le biais d'une réponse adaptée à la dérive de certains hauts revenus.
Les comparaisons internationales sont de ce point de vue implacables. Elles montrent que plus les écarts entre les revenus sont importants, moins la croissance est dynamique. Un pays comme l'Allemagne, qui connaît, y compris dans la crise internationale actuelle, une meilleure croissance que la nôtre, s'illustre par le fait qu'au sein des entreprises, le rapport entre les revenus les plus hauts et les plus bas est beaucoup plus resserré, moins inégalitaire que chez nous. Notre amendement a pour vocation de faire prendre en considération cet écart des revenus chaque année par les conseils d'administration.
Vous ne pouvez pas exiger de nous que nous nous placions, dans ce débat, sur le terrain factice que vous avez choisi, un terrain de prestidigitation, car vous ne répondez nullement aux véritables questions qui se posent aux Français. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)