En réalité, vous cherchez à détruire le droit du travail. Avec ce projet de loi, vous tentez de remettre en cause le salariat (Exclamations sur les bancs des groupes UMP et NC) en lui substituant des revenus qui résultent, non de la négociation collective, mais, comme le dit M. Bertrand, de la « liberté » de discussion entre le patron et le salarié. Vous imaginez M. Ghosn face aux ouvriers de Flins, ce que cela peut donner !
Vous avez décidé d'une session extraordinaire, que vous avez bourrée avec l'Afghanistan, les revenus du travail et le RSA pour faire passer ces coups terribles contre notre héritage social ! (Mêmes mouvements.)
On nous a parlé durant des semaines, à la veille de la révision constitutionnelle, de l'élargissement des droits du Parlement, mais vous ne voyez qu'un Parlement bâillonné, soumis, à genoux – que dis-je ? –, à plat ventre devant le Gouvernement ! (Vives exclamations sur les bancs des groupes UMP et NC.) Dès que nous voulons faire notre travail, vous entrez en éruption ! Sauf MM. Karoutchi et Bertrand, qui restent placides, car ils n'oublient pas l'objectif : passer la corde au cou des travailleurs de notre pays ! (Mêmes mouvements.) Eh bien, non ! Nous avons vocation à faire vivre le débat démocratique, y compris dans cette enceinte.
Quant à vous, vous avez intérêt à la précipitation, car elle permet de beurrer la tartine des actionnaires, au détriment de ceux qui vivent de leur travail ou de petites retraites, avec un pouvoir d'achat sans cesse réduit qui rend les fins de mois impossibles.