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Intervention de Martial Saddier

Réunion du 28 novembre 2007 à 15h00
Protection des personnes contre les chiens dangereux — Article 8 bis

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartial Saddier :

Je remercie ceux de mes collègues qui ont reconnu que la situation des patous était un cas particulier.

Je rappelle que, depuis une vingtaine d'années, les grands prédateurs ne sont pas en danger dans notre pays. Comme vous le savez, en effet, les populations de loups sont en très forte croissance. Les élus de la montagne et les éleveurs de montagne ont fait ces derniers temps des pas très importants en faveur de la biodiversité et se sont fortement engagés dans le sens de cet esprit d'équilibre dans les territoires de montagne. Cela pose d'énormes problèmes, qui menacent jusqu'à la survie de certaines exploitations agricoles de montagne, et qui vont même jusqu'à remettre en cause, purement et simplement, la présence du pastoralisme dans les zones de montagne. Je remercie donc ceux de nos collègues qui reconnaissent cette spécificité.

En outre, je rappelle que si, par définition, les éleveurs ont besoin de chiens, et les montagnards présents ici le savent bien, c'est parce que, lorsqu'ils ont 4 000 brebis éparpillées sur 600 ou 1 500 hectares, ils ne peuvent pas être à côté de chaque bête et que le patou, qui trouve alors toute son utilité, ne peut pas non plus être à proximité du berger. Il y a forcément un éloignement entre l'éleveur et l'animal qui est censé protéger le troupeau.

Je savais que cet amendement soulèverait un certain nombre de questions, mais, en ma qualité de président des élus de la montagne, je souhaitais mettre la représentation nationale et la République en face de leurs responsabilités. Au groupe « Loup », qui s'est réuni encore dernièrement, nous espérons être entendus – il semblerait que ce soit le cas – pour que l'on préserve certains équilibres. On ne peut pas, d'un côté, nous dire qu'il faut préserver l'augmentation du nombre de prédateurs sur le territoire national et que les éleveurs ne doivent pas se défendre eux-mêmes, y compris après la première attaque, en les encourageant à acheter et à élever des patous pour se protéger, et, de l'autre, ne pas en tenir compte. Je vais retirer cet amendement en première lecture, mais je souhaiterais, madame la ministre, que nous soyons vigilants pour ne pas surcharger ces éleveurs de contraintes nouvelles, au risque de compromettre une filière qui est véritablement aujourd'hui en danger. Il en va de l'ensemble de nos montagnes, de l'ensemble de la biodiversité,…

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