L'une de mes expressions favorites est de dire qu'il y a plus souvent de mauvais maîtres que de mauvais chiens. Éduquer un chien de garde ou de défense requiert certaines aptitudes : un animal de sept ou huit mois ne peut pas être confié à n'importe quel maître.
Ayant moi-même été cynophile, je peux vous assurer qu'aucun professionnel sérieux ne recommanderait de commencer par l'éducation d'un rottweiler ou d'un pitbull, mais plutôt par un chien plus docile et plus malléable comme le berger allemand, le bouvier, le berger briard ou encore le boxer, pour acquérir une certaine maîtrise de la conduite canine.
La formation que vous proposez, sous réserve de faire l'objet d'un encadrement très strict par des professionnels habilités, permettra d'inculquer aux maîtres des principes d'éducation canine, ainsi que les règles de sécurité applicables aux chiens, dans les espaces privés et publics.
Le projet de loi renvoie au décret le soin de déterminer le contenu et les modalités de la formation. Pourquoi, madame la ministre, ne pas s'inspirer du certificat d'aptitude à l'éducation sociale du chien, délivré aujourd'hui par les clubs canins sous le contrôle d'un moniteur en éducation canine du deuxième degré ?
Instituer de bonnes pratiques ne fera pas disparaître tous les accidents, mais une initiation au comportement canin, aux besoins des chiens et à leur position dans la hiérarchie de la meute, permettra d'éviter de nombreuses erreurs qui insécurisent les animaux et les rendent peureux ou agressifs.
Par ailleurs, si la plupart des accidents surviennent dans le cercle familial, il est également vrai que les chiens qui mordent ont souvent été privés de nourriture et de soins, ou soumis à de mauvais traitements, ce qui peut expliquer leur agressivité.