Nous proposons de reprendre l'engagement n° 48 du Grenelle, puisque vous proclamez depuis le début de nos discussions « tout le Grenelle, rien que le Grenelle ».
Il s'agit de favoriser la revalorisation des centres-villes urbains, souvent désertés aujourd'hui par les commerces et les habitants, notamment les ménages avec enfants. C'est une cause de multiplication des déplacements automobiles.
Je cite un exemple : lorsqu'on me demande d'intervenir ici ou là pour une conférence-débat, eh bien, je montre des diapositives de l'ADEME qui montrent comment nous faisons nos courses : pas de sujet plus concret, plus quotidien que celui-là !
Comment fait-on ses courses ? Il y a trois scénarios : on peut faire des courses de proximité avec un cabas, ou un caddie à roulettes, en marchant 500 ou 800 mètres ; on peut aller en voiture à la grande surface, qui se trouve en moyenne à 8 ou 10 kilomètres de chez soi ; on peut, en prétendant être plus intelligent, commander par internet.
L'impact sur les émissions des gaz à effet de serre de ces trois manières de faire ses courses peut être mesuré. Les courses de proximité, quatre à cinq fois par semaine, représentent l'émission d'environ 20 kg de CO2 – il faut compter les livraisons faites au magasin de proximité. Les courses dans une grande surface : pour 200 ménages, soit 200 voitures, cela représente 240 kg de CO2 ; la livraison par internet est intermédiaire et dégage environ 50 kg de CO2. Entre les courses de proximité dans un centre-ville revivifié et les grandes surfaces, il y a donc un facteur 20 ! Cela montre combien il est important de pouvoir habiter en centre-ville et de disposer de services de proximité.