La crise financière que nous connaissons actuellement ne doit pas nous faire oublier qu'existe aussi une crise énergétique, et tout particulièrement une crise pétrolière. La tendance de long terme du prix du baril est à la hausse et le remplacement du pétrole ne se profile que d'une manière extrêmement lente. Les besoins énergétiques des pays en développement vont continuer à croître d'une manière soutenue. La baisse des cours du pétrole que nous avons constatée ces dernières semaines n'est que temporaire et les affaires des grandes compagnies pétrolières ne sont nullement destinées à péricliter dans les mois et les années à venir.
C'est pourquoi nous proposons de taxer les surprofits des compagnies pétrolières. (« Très bien ! » sur plusieurs bancs du groupe SRC.) Rappelons que le bénéfice de Total s'est élevé en 2007 à la modique somme de 12,2 milliards d'euros et que le groupe a consacré 1,7 milliard d'euros, la même année, à racheter ses propres actions pour soutenir son cours en bourse et mieux rétribuer ses actionnaires. Ces derniers ont bénéficié d'un dividende de 2,07 euros par action, soit une hausse de 11 %. Par ailleurs, nos concitoyens ont constaté que l'évolution du prix des carburants à la pompe – c'est un exercice auquel vous pouvez vous livrer tous les jours, si vous le souhaitez –, lorsque le prix du baril est à la baisse, présente une certaine viscosité, de sorte que ce prix, pour l'usager, ne suit pas le même mouvement de baisse.
Dans ces conditions, nous renouvelons, à l'occasion de ce collectif, notre demande que certaines entreprises, parmi les plus prospères de la planète, participent au redressement des finances publiques et à l'effort de solidarité nationale, comme cela a été esquissé – mais seulement esquissé – avec le financement de la prime à la cuve, qui reste cependant modeste par rapport aux profits engrangés. (Applaudissements sur les bancs des groupes GDR et SRC.)