Vous voyez que, concernant nos lectures, nous avons l'esprit ouvert. (Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
Je lis dans la dernière colonne de cette tribune que, désormais, « un euro dépensé sera un euro bien pesé ». Franchement, est-ce que vous croyez qu'avec ce projet de loi, un euro dépensé en cadeau fiscal a été « un euro bien pesé » ? Je ne pense pas qu'un ménage ayant pour source de revenu un ou deux salaires moyens, représentant entre une et deux fois le SMIC, aura le sentiment que les 13 milliards d'euros dépensés dans des cadeaux fiscaux auront vraiment été « bien pesés ». Il aura surtout l'impression qu'il y a deux poids et deux mesures : un allégement d'impôts pour les plus riches et un alourdissement des charges pour la grande majorité de la classe moyenne et des ménages modestes. (Protestations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) C'est en effet sur ces derniers que pèsera la franchise en matière de santé – vous ne pouvez plus contester vouloir mettre en place cette mesure, le Président de la République vient de l'annoncer – ou la hausse à venir de la TVA, pour laquelle vous avez même nommé un secrétaire d'État.
Vous allez peut-être tenter de nous faire croire que ces éléments sont sans rapport ; vous avez pourtant particulièrement insisté pour que la CSG et la CRDS soient intégrées dans le calcul du bouclier fiscal, alors que des amendements, dont certains venaient du centre et de la droite, vous invitaient à ne pas faire cette erreur qui ne va pas manquer d'affaiblir encore un peu plus la sécurité sociale.