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Intervention de Daniel Garrigue

Réunion du 8 novembre 2007 à 9h30
Projet de loi de finances pour 2008 — Action extérieure de l'État

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDaniel Garrigue :

… que la question de la procédure à suivre était déjà au coeur du débat lors de la campagne présidentielle et que l'attente de nos partenaires, réunis pour nous bouder, il y a seulement quelques mois à Madrid, exige que nous dépassions les querelles franco-françaises. Nous devons nous prononcer clairement et rapidement, si nous voulons retrouver toute notre force de conviction et d'action au sein de l'Union.

De plus, l'action du Président de la République et de la diplomatie française auprès des nouveaux pays que nous avions accueillis avec un excès de frilosité en 2004 montre que nous pouvons trouver dans cette partie de l'Europe d'importantes convergences de vue et d'ambitions.

En soulevant la question du gouvernement économique de l'Europe – sur laquelle nos partenaires allemands, soucieux de la montée en puissance des nouveaux fonds souverains, peuvent désormais nous rejoindre –, notre pays s'efforce de répondre à ceux qui, légitimement, s'interrogent sur le rôle et sur les outils de l'Europe face à la mondialisation.

Nous avons, à juste titre, reposé la question de la défense européenne sur laquelle nous attendons avec impatience les propositions du futur Livre blanc, notamment sur l'épineuse question des défenses anti-missiles. Nous regrettons que le Grenelle de l'environnement n'ait pas été conduit en association plus étroite avec nos partenaires. Le précédent du règlement Reach nous a montré que, dans une économie ouverte, la recherche d'équilibres volontaristes, mais partagés, était primordiale.

À quelques mois de la présidence française de l'Union, nous souhaitons en savoir davantage sur les thèmes et les priorités qui en seront le coeur, sur la manière dont vous la préparez avec nos partenaires, notamment portugais, slovènes et tchèques, et comment le Parlement français y sera associé.

Nous souhaitons savoir aussi, puisque la France aura la mission de préparer ce changement institutionnel, comment vous envisagez l'articulation entre la présidence élue du Conseil européen et la présidence tournante.

Nous ne pouvons aborder la politique étrangère sans y intégrer, au moins à un certain degré, le prisme de l'Europe. Nos partenaires parlent de plus en plus souvent, parfois avec appétit, parfois avec défiance, de ce qu'ils appellent « les politiques de voisinage ».

Le voyage du Président de la République réchauffe très fortement la relation transatlantique. Nous ne pouvons que nous en réjouir, tout en souhaitant que ce réchauffement favorise des positions mieux accordées sur l'ensemble des grands sujets, notamment l'environnement, la défense, le règlement des conflits au Proche et au Moyen-Orient.

La relation avec l'autre ancienne puissance, je veux parler de la Russie, n'en est pas moins importante. Nos partenaires européens, particulièrement ceux de l'Est, souhaitent, à juste titre, une unité de vue, et s'il le faut une certaine fermeté, mais ils souhaitent aussi le maintien d'un large dialogue. Il me semble, monsieur le ministre, que ce dialogue est essentiel avec un pays qui surmonte avec un relatif succès un formidable changement de système, et que nous devons y mettre une plus grande cordialité.

Le projet d'Union méditerranéenne suscite à la fois des espoirs et des interrogations. S'agissant des espoirs, l'idée de développer des projets concrets et ambitieux autour d'une mer, qui est le bassin de notre histoire et de notre pensée, est très séduisante. Nous souhaitons que les liens forts que nous avons avec de nombreux pays, particulièrement ceux d'Afrique du Nord, trouvent un cadre plus ouvert et plus fort que celui des seules relations bilatérales.

Mais ce projet suscite aussi des interrogations : la tentative précédente, celle du processus de Barcelone, s'est quelque peu étiolée, peut-être parce que les différences d'approche des États de la Méditerranée sont trop fortes et que l'association de nos partenaires européens non riverains ne se fait pas sans réticences. En outre, cette union n'offre peut-être pas le cadre le mieux adapté à nos relations avec le monde arabe. Si l'on a pu parler longtemps d'une politique arabe de la France, c'est parce que, sur un certain nombre de conflits qui restent au coeur des enjeux internationaux, au Proche et au Moyen-Orient, notre pays avait pris des positions et des initiatives courageuses, et souvent plus équilibrées que celles des puissances locales et internationales également impliquées dans ces conflits. Il nous paraît important que cette dimension de notre politique étrangère, à laquelle nous savons, monsieur le ministre, que vous êtes attaché, s'affirme avec la même lisibilité.

J'ajouterai enfin quelques mots sur la politique de coopération pour souligner qu'il nous paraît essentiel, malgré les contraintes budgétaires – et même si cet objectif ne peut être atteint que dans la durée – de maintenir l'objectif d'une aide au développement représentant 0,7 % du PIB. Je voudrais aussi évoquer au titre de la coopération en matière de santé, la question rarement évoquée des infrastructures hospitalières dans les pays d'Afrique subsaharienne ; il nous paraîtrait important que la France lance une initiative de reconstruction, les structures existantes étant, malheureusement très vétustes.

Sous ces réserves, monsieur le ministre, je vous apporte, au nom du groupe de l'UMP, notre entier soutien sur les crédits de l'action extérieure de l'État. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et du groupe Nouveau Centre.)

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