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Intervention de Annick Girardin

Réunion du 16 janvier 2008 à 15h00
Questions au gouvernement — Société interpêche à saint-pierre-et-miquelon

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnick Girardin :

Monsieur le secrétaire d'État chargé de l'outre-mer, faut-il vraiment qu'on en arrive à la crise sociale avant que le Gouvernement ne réagisse face à des problèmes connus de tous ? J'espère vivement que vous me démontrerez le contraire, mais c'est pourtant ce que nous venons de vivre à Saint-Pierre-et-Miquelon, où vous avez dû vous rendre en urgence, et pour la première fois, pour apaiser une crise sociale que j'ai pourtant tout fait pour éviter. Voilà plus de six mois que je ne cesse de tirer le signal d'alarme, de prévenir, d'informer, de démontrer à vous-même et à vos services à quel point il est urgent d'agir concrètement et dans la durée à Saint-Pierre-et-Miquelon.

Faut-il vraiment qu'on en vienne systématiquement à la crise pour faire avancer les dossiers ? Si c'est le cas, si le Gouvernement ne nous accompagne pas en amont pour lever les blocages qui empêchent notre développement économique, alors je peux vous garantir que, malgré toute la bonne volonté du monde, les crises reviendront mécaniquement.

Dans le cas d'Interpêche, les solutions sont claires et doivent aller au-delà des deux engagements, certes nécessaires mais insuffisants, que vous avez pris.

N'oublions pas non plus l'impératif et l'urgence que constitue le respect de la parole donnée par l'État en ce qui concerne l'aide à la formation professionnelle pour l'entreprise Interpêche. Nous attendons encore une réponse sur cette question, sans laquelle le dépôt de bilan interviendra dans les prochains jours.

Je vous ai fait ressentir la détresse et l'angoisse de ces femmes et de ces hommes qui ne demandent qu'à travailler. Vous avez rencontré des syndicalistes, des retraités, des citoyens qui vous ont dit combien il était difficile de survivre aujourd'hui dans ces îles où l'inflation est la plus forte de France, où le transport est un calvaire et où les collectivités ne sont pas en mesure d'assumer seules leurs compétences.

Pourtant des solutions existent. Les propositions communes du sénateur et de moi-même pour la prochaine loi d'orientation pour l'outre-mer constituent un ensemble cohérent à reprendre intégralement si le Gouvernement veut sérieusement permettre à Saint-Pierre-et-Miquelon de sortir du marasme et d'accéder à un développement économique autonome.

C'est ce que la population attend de vous, monsieur le secrétaire d'État à l'outre-mer, mais également de tout le Gouvernement, et c'est à cette seule condition que cette population pourra renouer avec un véritable espoir d'avenir et de survie.

Ma question est donc double, monsieur le secrétaire d'État :

D'une part, confirmez-vous ici les annonces faites hier à Saint-Pierre-et-Miquelon, et qui ne sont que le respect des engagements déjà pris par l'État sur le dossier Interpêche ?

D'autre part, êtes-vous prêt à mettre en oeuvre tous les moyens nécessaires, tant humains et techniques que financiers, afin de passer, enfin, d'une gestion sociale de la situation sinistrée de notre archipel à une gestion active, qui donne aux Saint-Pierrais-et-Miquelonnais les moyens de vivre au pays du fruit de leur travail et dans la dignité ? (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.)

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