Monsieur le secrétaire d'État, si je me réjouis que nous mettions à l'honneur le transport fluvial ainsi que la mise à niveau, voire la redynamisation des voies ferrées, je souhaite appeler votre attention sur les territoires les plus éloignés des milieux urbains, ceux qui, historiquement, sont restés à l'écart de toute infrastructure. Nous savons tous le choix fait, au XIXe siècle, par la nation française d'un réseau en étoile à partir de Paris. Bien sûr, des progrès considérables ont été réalisés en matière d'infrastructures sur le territoire national au cours du XXe siècle, mais aujourd'hui certaines régions, au sens géographique et non administratif du terme, restent considérablement enclavées. C'est le cas de la mienne.
Ces dernières régions, pas toujours représentées car peu denses, ne doivent pas rester à la fois à l'écart du Grenelle de l'environnement et de toute possibilité de déplacement moderne et sécurisé.
Certaines infrastructures routières, voire autoroutières, prévues afin de désenclaver des régions isolées – je pense à la RN 88 en Aveyron – doivent être prises en considération par l'État et réalisées, sous peine de laisser s'étioler certains territoires qui perdront de la population. Conséquemment, nous pourrions à la longue avoir l'effet pervers d'un retour ou d'une accentuation de l'exode rural dont on connaît les méfaits et les conséquences lorsque s'accentue, par système de vases communicants, la concentration urbaine.
J'espère donc que ce texte et cet article, très bons dans leur ensemble, permettront de poursuivre la réalisation d'infrastructures de ce type de façon mesurée et planifiée afin d'avoir une occupation du territoire harmonieuse et durable.