Je termine, monsieur le président.
La vérité cachée derrière cette réforme d'ensemble est celle-ci : un Président de la République qui rentre de plain-pied dans la vie parlementaire, un Premier ministre qu'on efface, un Parlement qui voit ses pouvoirs renforcés – ce à quoi je suis, bien entendu, favorable. Il ne restera bientôt plus qu'à supprimer le droit de dissolution, lui-même déjà bien mal en point, pour avoir transformé la Constitution française en régime présidentiel ! Voilà ce que je combats !
Je ne conteste pas au Président de la République le droit d'exercer la fonction présidentielle comme il l'entend. La République le lui permet. Elle en a vu d'autres ! La Ve République a connu six Présidents. Chacun avait son style, sa façon de gouverner, sa conception du pouvoir et sa vision de la France. Nous les avons plus ou moins aimés ou respectés. Mais aucun n'a touché aux équilibres fondamentaux de la République, et, si l'un d'eux l'avait fait, je suis convaincu que quelques grandes voix de la République se seraient élevées au nom de la permanence de la nation et des intérêts supérieurs de notre pays. Mais aujourd'hui, ces grandes voix ont disparu ou elles se taisent.
Voilà pourquoi je suis là avec d'autres, madame la ministre,…