Je n'ai pas tout à fait terminé, monsieur le président.
Oh, certes, on ne le fait pas de façon brutale, claire, avouée, non ! Mais de façon insidieuse, sournoise, discrète, par petites touches, bien réelles cependant !
Comment pourrait-il d'ailleurs en être autrement quand aussi bien le Président de la République que le Premier ministre ont théorisé depuis deux ans l'idée qu'avec le quinquennat, il fallait reconstituer l'unité de l'exécutif, placer le Président au coeur de l'action quotidienne et reconsidérer de façon radicale la fonction de Premier ministre ? Nous y sommes ! Notre Premier ministre le sait mieux que personne, lui qui vit tous les jours cette situation nouvelle.
Quel est le but réel de la réforme qu'on nous demande d'accepter pour que le Président de la République puisse venir s'exprimer devant le Parlement, si ce n'est de mettre en question le coeur même de la responsabilité du Premier ministre ?
De même, quelle est la portée du pouvoir accordé au Parlement de donner son avis sur les nominations faites par le Président de la République, si ce n'est d'instaurer un dialogue direct entre le Parlement et le Président de la République, en faisant l'impasse sur le rôle du chef du Gouvernement en la matière ? Voilà la vérité.