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Intervention de Roselyne Bachelot-Narquin

Réunion du 25 mars 2008 à 9h30
Questions orales sans débat — Hôpitaux de proximité

Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative :

Monsieur le député, votre question sur l'avenir des hôpitaux de proximité souligne combien il est nécessaire de redonner confiance aux acteurs de notre système de santé, à ses usagers, aux organisations hospitalières, ainsi naturellement qu'aux élus.

L'objectif de ma mission est de maintenir, au plus près de chacun, des points d'accès aux soins qui jouent pleinement leur rôle de proximité et d'orientation vers les plateaux techniques adaptés. C'est le sens du travail mené depuis cinq ans pour les structures d'urgence et pour l'aide médicale urgente. On compte aujourd'hui plus de 625 structures d'urgence et plus de 800 services mobiles d'urgence et de réanimation dans notre pays. La mise en place prochaine du répertoire des ressources sanitaires disponibles permettra de recenser, pour chaque région, l'ensemble des structures de soins et leurs spécialités médico-chirurgicales. Il est essentiel que les hôpitaux soient en mesure de répondre, en proximité, aux demandes urgentes de nos concitoyens.

C'est pourquoi, je tiens à le réaffirmer, les hôpitaux de proximité et les services d'urgence seront maintenus et même renforcés. J'ai souhaité donner à l'hôpital de proximité les moyens d'assurer, dans toute son ampleur, l'intégralité de sa mission : celle de répondre aux nouveaux défis, notamment le vieillissement, la dépendance, l'accompagnement de fin de vie. Ces restructurations sont un renouveau pour l'hôpital : une étude de la Conférence des commissions médicales d'établissement a récemment montré que ces transformations d'activité avaient créé de l'emploi et n'avaient pas appauvri les établissements. La prise en charge des personnes âgées et l'accompagnement à la fin de vie nécessitent en effet beaucoup d'énergie et de soins techniques. Les soins de suite et de réadaptation mobilisent à eux seuls des plateaux techniques médicaux exigeants, tels que le matériel de réadaptation, les appareillages, et nécessitent la présence de spécialistes de la nutrition et de kinésithérapeutes. Il n'y a pas une médecine noble et une autre qui le serait moins. Vous pouvez donc le constater, ces opérations ne sont aucunement motivées par une soi-disant inspiration comptable, ce qui serait indigne, mais elles sont, entre autres avantages, créatrices d'emplois.

Par ailleurs, les réorganisations hospitalières n'ont concerné qu'un petit nombre de plateaux techniques développant des activités de chirurgie et d'obstétrique. Je ne pense pas vous apprendre, monsieur le député, que la sécurité d'un plateau technique dépend du nombre de médecins – chirurgiens, gynécologues, anesthésistes – et du nombre d'actes qui y sont réalisés. Dans ce contexte, la réorganisation hospitalière vise non seulement à assurer le maintien de l'hôpital, qui, si nous ne procédons pas à ces restructurations, sera menacé, mais aussi à permettre son développement, à renforcer la qualité et la sécurité des soins donnés à nos concitoyens. Ce sont des préoccupations que nous partageons, je n'en doute pas.

Je tiens aussi à vous rappeler que nous avons les dépenses hospitalières les plus élevées du monde par tête d'habitant. Nous avons bâti un objectif national de dépenses de l'assurance maladie qui progresse de 3,2 %, pratiquement le double de l'accroissement de la richesse nationale. Nous l'avons bâti en creusant encore le déficit de la sécurité sociale. Dès lors, comment pouvez-vous dire que je suis animée par des motivations comptables ? Je suis animée, monsieur le député, par une seule ambition : assurer la meilleure qualité de soins à mes concitoyens. Je sais que celle-ci passe par la restructuration d'un certain nombre de plateaux techniques. Je ne fermerai aucun hôpital de proximité, mais je bâtirai dans ces hôpitaux un service de santé à la hauteur des attentes de nos concitoyens.

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