Madame la ministre de la santé, ma question porte sur l'évolution des conditions d'exercice de la profession de pharmacien.
Au cours de ces dernières semaines, la profession de pharmaciens a été au coeur du débat public. Bien entendu, je comprends la volonté de réforme du Président de la République. Mais, si réforme il doit y avoir, celle-ci ne doit pas remettre en question les équilibres de santé publique, auxquels les pharmaciens contribuent dans une large mesure. Je rappelle qu'ils participent aux efforts de réduction du déficit de la sécurité sociale par l'incitation à la délivrance des médicaments génériques, qu'ils assurent des gardes de nuit les week-ends et les jours fériés, et qu'ils participent à l'aménagement du territoire, surtout en milieu rural.
Au cours de la campagne présidentielle, le Président de la République avait signifié son attachement au système actuel, qui confie le monopole de la distribution des médicaments aux pharmaciens dans les officines. Or il ressort de ses déclarations récentes et des propositions du rapport Attali que ce monopole pourrait être remis en cause. Je suis convaincu, pour ma part, que la remise en cause de ce principe et l'ouverture de la distribution des médicaments aux grandes surfaces ne contribueraient pas au renforcement de notre système de santé publique ni à son maintien en milieu rural.
De surcroît, des déclarations gouvernementales ont évoqué la possibilité d'instaurer le libre accès du public à certains médicaments. En l'espèce, je tiens à préciser que l'auto-administration de médicaments n'emporte pas que des effets positifs et peut même au contraire, dans certains cas, provoquer de graves pathologies. Ces effets néfastes ont d'ailleurs été mis en évidence aux États-Unis, où l'instauration du libre accès à certains médicaments a engendré de graves problèmes de santé publique.
En conséquence, je vous demande, madame la ministre, de bien vouloir nous indiquer les orientations que le Gouvernement entend prendre à l'égard de la profession de pharmacien, notamment en ce qui concerne le maintien du monopole de la distribution des médicaments qui leur est accordé et l'instauration d'un libre accès à certains médicaments.