Le Gouvernement sera bien obligé de répondre, d'autant que la commission des affaires sociales vient de lancer une mission d'information sur le DMP. M. Bertrand devra donc venir s'expliquer sur le grand projet imprudemment annoncé par M. Douste-Blazy. Je regrette que le ministre chargé des comptes soit le seul présent au banc des ministres pour l'examen de l'article 5, relatif au fonds d'aide à la qualité des soins de ville, qui touche au coeur de la réforme que vous auriez pu accomplir dès cette année en vue de l'amélioration de l'exercice de la médecine en ville et qui devrait permettre de répondre aux revendications exprimées par les associations et les syndicats d'internes en médecine et de chefs de clinique.
Ce fonds vise à améliorer la coordination des soins, à favoriser les regroupements des professionnels, à développer de nouveaux modes d'exercice et à conforter les réseaux de santé, qui deviennent essentiels dans la qualité des soins. Il a également pour objet de favoriser l'implantation et l'amélioration du fonctionnement des maisons médicales de garde et d'encourager l'installation et le maintien de l'activité des professionnels de la santé sur tout le territoire – notamment en milieu rural ou dans les banlieues désertées par le service public.
Il eût été opportun de profiter des crédits destinés à la mise en place du DMP pour accentuer les efforts dans le domaine de l'amélioration de la qualité des soins et de la présence médicale sur le territoire, plutôt que d'annuler ces crédits. C'est une occasion perdue, et il est bien dommage que Mme la ministre de la santé ne soit pas là pour s'en expliquer : la réponse qu'elle a donnée aux internes en médecine pour désamorcer leur mouvement eût eu plus de consistance si les crédits de l'article 5, au lieu d'être annulés, avaient été consacrés à fournir un commencement de réponse aux préoccupations exprimées par ces étudiants quant à l'exercice de leur future profession. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.)