Ma question s'adresse à Mme la ministre des solidarités et de la cohésion sociale.
« La journée de la femme, c'est sympathique, il faut le faire. Enfin, parfois il faudrait qu'on se concentre sur l'essentiel » : c'est ainsi que le chef de l'État s'était exprimé l'année dernière à l'occasion de la Journée du 8 mars.
Eh bien, concentrons-nous sur l'essentiel ! Aujourd'hui les femmes gagnent 27 % de moins que leurs homologues masculins. (« Scandaleux ! » sur les bancs du groupe SRC.) Dans les postes de direction, les femmes restent toujours sous-représentées et sous-rémunérées. Elles exercent, dans l'ensemble, des métiers moins qualifiés, alors qu'elles sont plus diplômées. Elles connaissent des interruptions de carrière plusfréquentes, ce qui freine leur progression dans l'entreprise.
La réalité, c'est que le travail à temps partiel subi l'est à 80 % par des femmes, particulièrement les moins qualifiées d'entre elles. Et la précarité croissante, dans cette situation de crise, touche majoritairement les femmes, qui occupent 60 % des CDD et voient les contrats de moins de quinze heures par semaine se multiplier.
Cette situation est aggravée par la baisse de la dotation budgétaire consacrée à l'action relative à l'égalité professionnelle et sociale : moins un million d'euros en 2012. Quant aux subventions aux associations agissant en faveur de l'emploi, elles ont diminué de 460 000 euros cette année.
Face à cette réalité, le Sénat a adopté le 16 février une proposition de loi relative à l'égalité salariale entre hommes et femmes, défendant la nécessité de passer de l'incitation à la contrainte. François Hollande qui est un homme d'honneur, comme vous l'avez dit, cher collègue Goasguen, a pris les mêmes engagements.
Madame la ministre, qu'avez-vous fait depuis cinq ans et que comptez-vous faire, dans les dernières semaines de cette mandature, pour faire appliquer enfin l'égalité salariale ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)