En aucun cas ne sont en cause les zones de diffusion ni les qualités professionnelles des personnels. La raison du dépôt de bilan est le choix de Nicolas Sarkozy, après les états généraux de 2008, de continuer à restructurer et à concentrer la presse écrite, audiovisuelle et numérique entre les mains de grands groupes industriels et financiers. (Protestations sur les bancs du groupe UMP.) L'intervention de l'État ne saurait se cantonner à cautionner les transactions commerciales qui ont eu lieu entre les banquiers dans les locaux du ministère des finances et au Conseil interministériel de restructuration industrielle, le groupe Hersant se désengageant de France pour privilégier son groupe suisse avec le groupe Rossel, acquéreur potentiel des titres normands.
Il est donc juste que se tienne, sous l'égide de votre ministère, une négociation nationale avec la représentation syndicale des salariés, les directions de Hersant et de Rossel, afin de trouver un accord sauvegardant les titres, les emplois et l'avenir du pluralisme dans la presse d'information en Normandie, mais plus largement sur tous les territoires concernés par les restructurations en cours. En effet, la presse n'est pas une marchandise banale. La presse écrite – qui nourrit les nouveaux médias, je le rappelle – concourt à la construction citoyenne et aux droits démocratiques. Le refus de sa mise sous tutelle par la haute finance ou par le pouvoir étatique est une des conditions pour remplir cette mission d'intérêt général et républicain.
À l'opposé des choix du Président de la République en 2008, ne pensez-vous pas qu'un tel objectif appelle une loi développant les principes modernes et constitutionnels affirmés à la Libération ? C'est ce choix de gauche que nous portons avec le Front de gauche. (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR et sur plusieurs bancs du groupe SRC.)