Ainsi que je l'ai déjà indiqué, je suis marraine d'une école de la deuxième chance. Lors de mes jours de repos, je vais discuter dans des établissements. Les jeunes – et pas seulement les filles – me posent des questions sur de nombreux sujets, qu'ils n'osent pas aborder dans leur famille. Récemment, avec des jeunes qui ont tâté de la prison, nous avons parlé des préjugés, y compris les leurs.
J'essaye de motiver les jeunes de leur faire comprendre qu'il n'y a pas de sot métier. Certes, ce qu'ils veulent savoir avant tout, c'est combien ils vont gagner dans la restauration. Mais, moi, je leur parle du reste : de la plonge, de l'épluchage des légumes, des engueulades…
Au travail, c'est pareil, il faut parler aux jeunes : la moindre remarque, et ils sont contrariés. Il faut les mettre en garde contre certaines dérives, oser discuter de tous les sujets Parfois, j'ai l'impression d'être une maman ! Par exemple, à un jeune qui sort de prison, il faut apprendre à réagir quand on le bouscule, à réfléchir aux conséquences de ses actes…