Je tiens à saluer, au nom de mon groupe, l'introduction dans la proposition de loi de l'article 1er bis, qui traite d'un sujet auquel j'ai souhaité sensibiliser notre commission : l'enfance abandonnée à Mayotte. Qu'il s'agisse de l'ancien président du conseil général de Mayotte, M. Saïd Omar Oili, qui avait alerté le Président de la République, de la défenseure des enfants ou de notre collègue sénatrice, Mme Debré, tous ont insisté sur la gravité de ce problème. Les membres du groupe d'amitié France-Comores, qui a mené dans ce pays ami une mission à laquelle je participais, ont du reste fait le même constat lorsqu'ils se sont rendus à Mayotte à cette occasion.
Madame la secrétaire d'État, un rapport sur ce sujet serait, certes, utile, mais il est surtout nécessaire que l'exécutif agisse. Il ne s'agit pas de stigmatiser les départements d'outre-mer, en particulier Mayotte, dont nous nous réjouissons tous qu'elle soit devenue le 101e département de la République. Dans ce département, l'enfance délaissée est le fruit de notre propre politique migratoire. Parce que nous sommes en partie responsables de ce phénomène qui concerne environ 4 000 enfants, nous avons le devoir d'agir et d'organiser une concertation entre le gouvernement français et celui de l'Union des Comores, afin de trouver une solution à ce grave problème.
N'oublions jamais qu'un enfant devient un adolescent, puis un jeune adulte. Or, nous avons pu constater, lors des derniers mouvements sociaux à Mayotte, le rôle que pouvaient jouer dans ces événements de jeunes adultes qui, pour nombre d'entre eux, ont été des enfants abandonnés.
Je me réjouis donc que cette disposition ait été adoptée à l'unanimité par la commission. Néanmoins, madame la secrétaire d'État, permettez-moi de vous dire que le service civique ne pourra, hélas ! à lui seul, apporter une solution à ce problème. Nous devons tous nous mobiliser pour nous occuper de ces enfants. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)