Votre méconnaissance de la réalité du monde de l'aérien nous stupéfie. Elle dépasse tout ce que nous pouvions imaginer.
Vous voulez décalquer en matière de transport aérien la loi du 21 août 2007 sur le transport terrestre, mais nous avons déjà énuméré un certain nombre d'écueils car il existe de nombreuses différences entre les deux secteurs.
Dans l'aérien, il n'y a pas de mission de service public. Alors qu'il n'existe pas de préavis syndical collectif, vous créez un préavis individuel. L'aérien est un secteur concurrentiel qui compte 120 000 salariés, dont certains sont totalement précarisés, et près de 1 000 entreprises. Cela n'a rien à voir avec un secteur dans lequel évoluent deux entreprises publiques habituées au dialogue social. L'aérien ce sont des personnels et des entreprises diversifiés ainsi que de multiples chaînes de sous-traitance.
Ce n'est pas moi, mais notre collègue Christian Blanc, fin connaisseur de la RATP et d'Air France, qui disait, le 24 janvier dernier, à cette tribune : « Je pense, monsieur le ministre, monsieur le rapporteur, que ce texte ne règle en rien les problèmes qui peuvent se poser et que vous voulez combattre. »