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Intervention de François Asensi

Réunion du 29 février 2012 à 15h00
Débat préalable au conseil européen

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Asensi :

Vous n'avez pas jugé bon de consulter les Français sur le MES et le pacte de stabilité, sujet crucial. Pourquoi votre majorité, réconciliée depuis peu avec le référendum, a-t-elle refusé d'en organiser un sur l'Europe, comme le demandaient les députés du parti de gauche ? Trop technique, trop compliqué, incompréhensible pour le peuple, ai-je entendu. Quel mépris du suffrage universel et de la souveraineté populaire !

L'Union européenne ne peut continuer dans cette voie sans issue. La poursuite de l'austérité est une aberration économique. On voit les résultats de cette politique en Grèce, où les plans d'austérité successifs ont plongé le pays dans l'abîme : privatisations, coupes dans les dépenses, baisse du salaire minimum de 22 %, amputation des retraites de 15 %, plus de 30 % de pauvres et 20 % de chômeurs.

Oui, nous sommes favorables à des mécanismes de solidarité pour aider les États en difficulté et relancer l'économie, mais le MES n'a rien de solidaire : il renforce la dépendance des États envers les marchés. C'est un puits sans fond grâce auquel l'argent des contribuables tombe directement dans le portefeuille des banquiers et des spéculateurs. Cela ne peut plus durer.

Une question se pose : faut-il rembourser à tout prix ces dettes, fruit de la rapacité des marchés financiers et des cadeaux aux plus riches ?

Après avoir renfloué les banques à hauteur de 1 700 milliards d'euros après la crise financière de 2008, les États sont à nouveau mis à contribution.

En réalité, les puissants de ce monde, les spéculateurs, n'ont pas intérêt à une sortie de crise. Les marchés financiers se gavent et spéculent sur le dos des États dans la plus grande impunité. Les multinationales en profitent pour baisser les salaires, précariser, revenir sur les acquis sociaux, licencier.

Le président de la BCE, Mario Draghi, s'inspirant de la Dame de fer, Mme Thatcher, a récemment déclaré que l'austérité était incontournable. Ce jusqu'au-boutisme est une ineptie.

Avec le front de gauche, nous voulons une autre Europe, débarrassée du dogme libéral, soucieuse du bien-être des peuples et de l'environnement, une Europe qui respecte le choix des citoyens, qui a le courage de mettre en place une taxe sur les transactions financières, une Europe qui se libère de l'emprise des banques en autorisant la Banque centrale européenne à prêter aux États à des taux faibles, une Europe qui harmonise par le haut les politiques sociales et fiscales avec l'instauration d'un salaire minimum européen.

Députés communistes, républicains, citoyens et du parti de gauche, nous continuerons à lutter pour une réforme démocratique et sociale des institutions européennes, pour que la construction européenne se mette enfin au service du peuple français et des peuples européens. (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR.)

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