C'est vrai, certainement, pas assez pour soutenir les vignerons de l'Yonne.
Vous prétendez qu'il n'y a pas d'alternative sérieuse à la politique du Gouvernement. Bien sûr que si ! Je vais vous citer quelques exemples mais, dès que l'on commence à énumérer les gens qui vous soutiennent, les riches frissonnent d'effroi.
Nous proposons l'adoption d'une loi portant création d'un pôle public financier transformant notamment la politique et les critères du crédit.
Nous proposons également que soient regroupées les participations de l'État dans les sociétés industrielles, nous permettant de mener une politique d'actionnaires. Les Français ne savent pas que l'État possède 20 % d'Air France, 16 % de Renault et 36 % de GDF Suez. Nous pourrions rallonger la liste puisque toutes les sociétés cotées au CAC 40 de la Bourse de Paris ont la Caisse des dépôts – pour le moins – à leur capital. Or dans toutes ces sociétés qui font des bénéfices, on n'augmente pas les salaires, on licencie, laissant à la charge de l'État le prix des licenciements et jetant dans la désespérance et le désarroi des familles et leurs enfants.
Oh, le Président de la République, tout à coup touché par la grâce, s'intéresse aux ouvriers. N'est-ce pas méprisant pour ces mêmes ouvriers de voir la considération arriver au moment des échéances électorales ? Avant cela, le Président de la République a piétiné le pouvoir d'achat, méprisé « ceux qui se lèvent tôt et qui travaillent dur » – comme il avait dit en 2007 – dont le pouvoir d'achat s'est réduit comme peau de chagrin parce que l'argent qu'ils auraient dû avoir, vous l'avez donné aux privilégiés. Face à cela, vous ne pouvez opposer aucune démonstration.
Nous proposons de bloquer les échanges de capitaux avec les paradis fiscaux. Nicolas Sarkozy avait dit : les paradis fiscaux, c'est fini ! Il ne nous avait pas donné le mode d'emploi, à l'époque. Qu'a-t-il fait ? Il a fait disparaître la liste mais il n'a pas fait disparaître les paradis fiscaux. Vous nous avez même fait voter des accords bilatéraux avec ces États voyous, afin qu'ils puissent continuer à trafiquer en toute impunité. D'ailleurs, lors de l'examen de l'un de ces textes, le rapporteur avait reconnu lui-même qu'on ne pourrait pas contrôler la vérité de ce qui nous est affirmé par ces États voyous.
Les paradis fiscaux ne se sont donc jamais aussi bien portés, et vous continuez de tolérer que toutes les banques françaises et de grandes sociétés comme Renault et Air France aient des comptes dans les paradis fiscaux, échappant ainsi à leur juste contribution pour faire vivre notre pays et ses politiques sociales.
Nous supprimerons les exonérations de cotisations sociales que vous avez accordées de façon si généreuse. Mon temps de parole s'épuisant, je vais terminer par là. Vous parlez de charges sociales mais ce ne sont pas des « charges », ce n'est pas le « coût du travail ». Les cotisations payées à la sécurité sociale représentent une part de la richesse produite par le salarié qui n'est pas versée sous forme de salaire direct mais qui transite du patron à la sécurité sociale.
En réalité, vous êtes en train de siphonner les régimes sociaux. Après avoir porté des coups à la retraite, vous préparez la liquidation de la sécurité sociale. Je suis satisfait d'être approuvé par Jean-Pierre Soisson…