En réponse aux propos de Jacqueline Fraysse, qui a évoqué des situations « en marge de la vraie vie », je tiens à rappeler qu'il y a de plus en plus de travailleurs pauvres obligés de recourir à l'hébergement d'urgence – cela arrive plus vite qu'on ne croit. Le retour à une existence normale est ensuite très difficile.
Le plan de relance a largement contribué à humaniser certains centres, dont celui de Nanterre. Néanmoins, si nous avons choisi d'intituler notre rapport « Pour un service public efficace de l'hébergement et de l'accès au logement des plus démunis », c'est que, malgré l'existence d'outils financiers et juridiques utiles, tout ne fonctionne pas comme il le faudrait – je pense en particulier aux commissions de coordination des actions de prévention des expulsions locatives (Ccapex) –, mais que nous tenons à nous appuyer en ce domaine sur un service public, seul apte à garantir le respect des principes d'égalité de traitement et d'inconditionnalité.
L'un des principaux problèmes à résoudre est celui des « ruptures de charge » : il faut que les sans-abri ne soient plus ballottés d'un service social à l'autre. À cet égard, la situation s'est même aggravée depuis l'époque où Étienne Pinte a remis son rapport en 2008, l'afflux des demandeurs d'asile contribuant à une véritable embolie du système.