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Intervention de Jean Grellier

Réunion du 22 février 2012 à 15h00
Majoration des droits à construire — Article unique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Grellier :

L'objectif affiché de ce projet de loi, monsieur le ministre, serait de développer la construction de logements. Comme l'ont rappelé un certain nombre de mes collègues lors de la discussion générale, cette mesure risque de n'avoir que peu d'impact au regard des besoins globaux de logements. Seule une nouvelle politique ambitieuse, notamment pour la construction de logements sociaux, là où les besoins sont les plus grands, pourra répondre aux enjeux.

S'agissant des réglementations d'urbanisme, le rapport sur l'application de la loi de janvier 2009 instituant le plan de relance faisait apparaître le peu d'impact des mesures prises. Or, cette loi visait déjà à faciliter l'application de règles de procédure des plans locaux d'urbanisme.

Par ailleurs, je voudrais souligner l'incohérence de la politique gouvernementale de soutien à la construction et à la création de logements. Ainsi, des décisions budgétaires ont été prises pour ponctionner les réserves des organismes d'HLM, réserves qui constituaient surtout leurs capacités d'autofinancement. Dans ma circonscription, par exemple, un organisme HLM couvrant le territoire d'une population d'environ 150 000 habitants avait signé avec l'État un plan stratégique de patrimoine afin d'engager deux grands programmes de construction et de réhabilitation de logements dans deux villes. Or ces programmes viennent d'être stoppés car l'organisme HLM a été ponctionné en deux ans d'environ 1,5 million d'euros, soit la majeure partie de l'autofinancement nécessaire pour réaliser chaque année 9 millions d'euros d'investissement. Ces derniers ne seront pas engagés, avec toutes les conséquences que cela entraîne, y compris pour les entreprises du bâtiment. Selon l'Union des HLM, au niveau national, ce sont pas moins de 20 000 logements qui ne seront pas réalisés à cause de telles mesures.

Il aurait tout simplement fallu adopter une approche particulière en fonction des situations spécifiques de chaque organisme, ce qui aurait évité ce genre d'aberration. Cela s'appelle du bon sens, du pragmatisme et du discernement. C'est tout ce qui manque à votre politique, en particulier dans le cadre de ce projet de loi et de son article unique.

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