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Intervention de Patrice Calméjane

Réunion du 16 février 2012 à 9h30
Commission d'enquête relative aux modalités, au financement et à l'impact sur l'environnement du projet de rénovation du réseau express régional d'Île-de-france

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrice Calméjane :

Nos auditions ont souvent montré que la gouvernance du système de transports en Île-de-France souffrait de quelques carences. De fait, en dépit de la présence de représentants de l'État et même de la Cour des comptes dans les organes d'administration de RFF, de la SNCF et de la RATP, les véritables coûts, ainsi que la destination des recettes et des investissements, n'apparaissent pas toujours clairement dans les comptes. Nous avons ainsi appris que les redevances perçues par RFF sur le réseau d'Île-de-France servaient parfois à moderniser les réseaux de province. Une sérieuse remise en ordre me semble donc nécessaire.

Alors que les usagers des transports franciliens subissent les problèmes que nous connaissons, les projets qu'on nous présente portent sur le long terme, à l'horizon 2025, date à laquelle un bon tiers des usagers actuels seront à la retraite ! L'urgence frappe à la porte des toutes prochaines années. Il conviendrait donc de mettre rapidement en oeuvre un certain nombre d'améliorations pratiques, comme certaines auditions de techniciens nous en montré la possibilité. Car, parfois, il suffirait de peu de choses pour moderniser le service : ainsi, pour le RER A, l'extension au secteur Est du système de gestion automatique déjà utilisé sur le tronçon central permettrait d'obtenir un meilleur cadencement, une meilleure desserte.

Je suis néanmoins satisfait de ce qu'a réalisé le Gouvernement au cours de ces dernières années. En effet, si le service minimum n'avait pas été institué, je vous laisse imaginer quelle aurait été l'ampleur de la dégradation du service en matière de transports en Île-de-France.

La prolongation du RER E vers l'Ouest devrait être prise en compte sans tarder, faute de quoi les problèmes qui ne manqueront pas de survenir demain nous feront regretter de ne pas avoir agi plus tôt. Nous devons anticiper l'évolution du cadencement du RER E en vue de l'augmentation future de sa desserte. Il en va de même de l'entretien et de la modernisation des voies : les contraintes du secteur font que les techniciens disposent aujourd'hui de très peu de temps pour intervenir – tout au plus trois heures et demie. Ne laissons donc pas se dégrader des réseaux déjà très utilisés et que l'on va encore surcharger par une augmentation de fréquence des trains.

La desserte des aéroports laisse également à désirer, particulièrement pour l'accueil de certains voyageurs : le RER n'est pas l'outil le plus sympathique ni le plus lisible pour amener vers le centre de Paris des touristes, des hommes d'affaires ou des participants à des congrès.

Enfin, monsieur le ministre de la Ville, de quels moyens complémentaires pourriez-vous disposer afin de contribuer au désenclavement de certains secteurs urbains relativement éloignés des gares ? Le Grand Paris prévoit certes la création d'une boucle en Seine-Saint-Denis, dans des zones jusqu'à présent délaissées par le système de transport. Mais, d'ici à 2025, des secteurs comme ceux de Clichy-sous-Bois ou de Sevran restent très mal raccordés au réseau de transports lourds. Comment, à plus court terme, améliorer la desserte des secteurs de rénovation urbaine, par des services d'autobus ou des aménagements de gares ?

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