On ne peut que se féliciter de l'évolution de l'alternance dans notre pays grâce à des mesures initiées au plus haut niveau de l'État – je pense aux interventions du Président de la République le 24 septembre 2009 et le 1er mars 2011, qui ont donné une impulsion forte à la politique en la matière. Les mesures existantes ont été renforcées grâce à cette loi qui réalise de nombreuses avancées : carte étudiant des métiers ; portail de l'alternance, qui permet aux jeunes de s'orienter et de connaître leur future rémunération ; simplification des formalités administratives ; préparation opérationnelle à l'emploi dont le nombre devrait être multiplié par six entre 2011 et 2012 si les financements sont au rendez-vous.
Comme l'ont souligné les responsables de chambres de commerce et d'industrie et de chambres de métiers que j'ai rencontrés avec Gérard Cherpion, ce sont les petites et très petites entreprises qui jouent le jeu de l'apprentissage. En effet, aujourd'hui, les établissements de plus de 200 salariés, qui représentent près du quart de l'emploi, reçoivent seulement 14 % des apprentis, ce qui est tout à fait regrettable. Il y a donc des efforts considérables à faire. Il faut aussi ouvrir de nouvelles professions et d'autres secteurs, comme la banque et l'assurance, à l'apprentissage. À cet égard, l'Allemagne, où existe une culture de l'apprentissage, est un très bon exemple. À une certaine époque, la France s'est sans doute désintéressée de l'apprentissage qui renvoyait à des métiers manuels et ne correspondait pas à une voie d'excellence. Aujourd'hui, il faut le valoriser en montrant qu'il permet aux jeunes d'accéder à un métier et de réussir leur vie professionnelle. Je souhaite donc que l'objectif de 800 000 jeunes en alternance soit atteint.
Pouvez-vous, madame la ministre, nous donner votre point de vue sur le renforcement de l'alternance au niveau des grandes entreprises ? Par ailleurs, certaines régions jouent-elles mieux le jeu de l'apprentissage ? Et, si oui, à quoi cela tient-il ?