Notre groupe approuve le dispositif de l'alternance, même s'il n'a pas voté toutes les lois en la matière.
Jeudi dernier, j'ai visité le CFA compagnonnique d'Echirolles où j'ai vu des alternants heureux d'apprendre un métier. J'y ai même rencontré une jeune fille titulaire d'une licence de psychologie, reconvertie avec bonheur dans la peinture en bâtiment faute d'avoir trouvé du travail dans sa première spécialisation. Toutefois, les dirigeants de ce centre m'ont indiqué qu'en période de crise les embauches d'apprentis se font rares, les PME n'y recourant que lorsque les carnets de commande sont remplis. Ils m'ont également décrit un système complexe pour les PME en termes de formalités d'embauche, ce qui est surprenant, madame la ministre, si l'on se réfère à la campagne de publicité que vous avez lancée sur une chaîne de radio. Ils m'ont en outre fait part de leurs difficultés à trouver des tuteurs dans la durée. En effet, dans les PME surchargées de travail, les tuteurs ne sont pas toujours disponibles, voire sont souvent absents ou même gênés par l'arrivée d'un apprenti. Elles ont besoin de gens opérationnels immédiatement et n'ont pas le temps de former un apprenti. De ce fait, beaucoup d'élèves se découragent – les six premiers mois sont les plus durs, avec un taux d'échec assez important chez ceux qui ont le sentiment d'être une charge pour l'entreprise.
En conclusion, si le dispositif est très bon pour ceux qui ont la chance d'en bénéficier et sont très motivés, il ne règle pas pour autant toute la question du chômage des jeunes aujourd'hui.