…et nous continuons de progresser en direction des objectifs évoqués – que nous atteindrons, je l'espère, le plus rapidement possible.
Vous avez raison sur un point, madame Massat : la politique du logement doit s'adresser à tous les territoires, des plus urbanisés aux plus ruraux, et répondre à toutes les problématiques, quelle que soit leur nature. En territoire urbain, nous avons surtout besoin de produire plus de logements pour répondre à la demande des populations. En territoire rural – je suis moi-même élu d'un territoire rural –, les problématiques sont radicalement différentes : s'il est parfois nécessaire de construire de nouveaux logements, nous devons, la plupart du temps, organiser la reconquête du parc existant. Les territoires ruraux sont, en effet, confrontés à un développement inquiétant de la vacance de logements, du fait de nombreux départs de populations.
Je vous rejoins également sur la question de la précarité énergétique. Là encore, nous ne nous contentons pas de discours : nous avons mis en place le programme « Habiter mieux », pour lequel nous avons conclu des conventions avec l'ensemble des départements français, afin de remédier à la situation des 300 000 logements les plus énergivores de propriétaires occupants en milieu rural. L'année 2011 présente un bilan mitigé, du fait que nous avons dû négocier avec l'ensemble des conseils généraux – en période électorale – pour mettre ce programme en place. Aujourd'hui, il est lancé, et j'espère que nous pourrons traiter cette année 30 000 à 40 000 logements. Comme vous le voyez, la lutte contre la précarité énergétique est bien engagée.
La politique du logement doit répondre, je l'ai dit, aux problématiques de l'ensemble des territoires : nous ne pouvons pas nous contenter de mener une politique unique, les marchés et les besoins étant trop différents selon les lieux. Traiter le milieu rural de la même façon que le milieu urbain serait une hérésie : nous devons adapter nos politiques en fonction des besoins, très différents d'une région à l'autre.
Enfin, notre principal outil pour agir en milieu rural, c'est l'Agence nationale d'amélioration de l'habitat. Nous avons souhaité réorienter les dépenses de l'ANAH en faveur des propriétaires occupants. Jusqu'alors, l'ANAH réservait 80 % de ses financements aux propriétaires bailleurs – les investisseurs –, 20 % seulement allant aux propriétaires occupants, qui sont pourtant souvent les plus modestes. Cette réorientation nous permet d'exercer une action beaucoup plus forte en milieu rural, où l'on trouve essentiellement des propriétaires occupants.