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Intervention de Marietta Karamanli

Réunion du 16 février 2012 à 9h30
Relance européenne et renforcement du contrôle démocratique — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarietta Karamanli :

Selon ces spécialistes, la principale différence entre la BCE et la Réserve fédérale américaine est que celle-ci est décidée à faire baisser les taux d'intérêt à long terme en achetant des obligations du Trésor américain et que ladite dette ne génère pas d'intérêts, car elle est détenue par elle.

Ils concluent provisoirement « C'est, bien sûr, ce que la BCE doit faire, mais elle refuse de le faire ».

Selon l'un de ces économistes, cette différence fait du républicain qui préside la Fed « un socialiste » en comparaison des dirigeants de la BCE…

En fait, les règles sont suffisamment lâches pour que la BCE puisse faire tout ce qui est nécessaire pour assurer la stabilité des prix et éviter la déflation.

En d'autres termes, la BCE pourrait faire ce que la Réserve fédérale a fait afin d'éviter une récession, mais les dirigeants et les techno-économistes européens, aujourd'hui, par idéologie, par résistance et préjugé, ne le font pas. Cela, en tant que tel, justifie que nos assemblées souveraines veillent à modifier et à réorienter leur action.

Je terminerai en évoquant la nécessité d'une politique de croissance durable et juste pour l'Europe

L'accord conclu à Bruxelles, voulu par la Chancelière allemande et le Président français, n'apporte rien qui soit de nature à engager l'Europe sur la voie du redressement économique et financier.

Il s'inscrit dans le prolongement des annonces et décisions prises depuis le début de la crise grecque et fait le choix de l'austérité et de la discipline, alors qu'il faudrait de la relance et de la solidarité.

Il propose aux États membres de transposer dans leurs lois fondamentales une règle qui interdira toute politique de soutien à l'économie.

Je l'ai dit à cette tribune et je le redis aujourd'hui, les mesures décidées n'ont guère de pertinence sur le plan macro-économique, puisqu'on gèle une nouvelle fois des dépenses publiques et qu'on augmente les impôts en période de ralentissement économique. Comme tous les pays de la zone font pareil, cela entraîne la zone dans une spirale dépressive.

D'une politique restrictive faite pendant une révision de la croissance vue à la baisse, on tire la conséquence qu'il faut mettre en oeuvre de nouvelles mesures restrictives.

La situation dramatique vécue par le peuple grec, à qui on ne propose que de l'austérité sans aucune perspective, même à moyen terme, risque de conduire à un refus de l'Europe et de l'euro.

Comme les mesures à mettre en oeuvre ne sont jamais suffisantes, il y a clairement un risque de fuite en avant dans l'économie parallèle, et donc, l'éventualité de nouvelles pertes fiscales et sociales, avec, in fine, la probabilité que les réformes imposées n'atteignent pas les objectifs fixés par la fameuse troïka, qui demandera encore plus d'austérité…

Honnêtement, mes chers collègues, comment ne pas comprendre que les gens, et notamment ceux qui travaillent, ont besoin à la fois de confiance et de perspectives pour donner et payer, rembourser et remettre un pays à flot ?

Pour ces raisons, il est temps de mieux coordonner les politiques budgétaires et fiscales en Europe, mais surtout de replacer la politique économique européenne dans le bon sens, qui consiste à lutter efficacement contre la crise et à affirmer la nécessité d'une politique économique ambitieuse pour une croissance durable et le plein-emploi.

Voilà à quoi s'attache cette résolution que nous vous demandons de soutenir. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

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