Aujourd'hui, un jeune qui quitte l'école sans diplôme court trois fois plus de risques d'être au chômage qu'un jeune diplômé. Au vu de ces chiffres, que nous ne pouvons admettre plus longtemps, le Président de la République a présenté, en septembre 2009, un ensemble de mesures engageant le Gouvernement à lutter contre le décrochage scolaire et à faire de cet objectif une priorité. L'éducation nationale est évidemment en première ligne, mais ne doit pas être seule dans cette bataille. Les élus de terrain que nous sommes savent bien qu'elle ne peut agir seule et qu'elle a besoin de l'appui et de la coordination de l'ensemble des services et des forces de l'État. En effet, face à cet enjeu capital, la réussite dépend en grande partie de la synergie ainsi créée, afin de ramener vers l'école ou, plus largement, vers la formation ou vers le parcours d'insertion, ceux que l'on appelle les « décrocheurs ». C'est la raison pour laquelle vous avez mis en place les plateformes de décrochage scolaire.
Dans des territoires fragiles, tels que les quartiers politique de la ville – et en particulier à Chanteloup-les-Vignes –, nous disposons d'un autre outil : le CUCS, contrat urbain de cohésion sociale, expérimental. En effet, seule une mobilisation sans précédent autour de l'éducation et de la prise en charge des jeunes en difficulté permettra d'agir sur les causes des inégalités scolaires et sociales. Je citerai, à cet égard : la remobilisation de la communauté éducative ; le parcours de réussite éducative renforcé ; la lutte contre le décrochage scolaire ; et l'effort accentué pour susciter l'envie de réussir, grâce aux Cordées de la réussite.
Pouvez-vous, monsieur le ministre, nous dresser un bilan du dispositif de lutte contre le décrochage scolaire ? Quel est, enfin, le regard du ministre de l'éducation nationale sur la lutte contre le décrochage scolaire dans les sites particulièrement difficiles qui relèvent de la politique de la ville, et notamment ceux qui sont éligibles aux CUCS expérimentaux ?